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La Musica deuxième

+ d'infos sur le texte de Marguerite Duras
mise en scène Philippe Sireuil

: Trois questions à Philippe Sireuil

Qu’est-ce qui vous plaît dans l’écriture de Marguerite Duras ?


Le théâtre de Marguerite Duras, c’est une parole qui s’exhibe, qui saigne, qui gémit ; c’est une écriture paradoxale à la fois très impudique, et qui laisse pourtant place à la pudeur de ce qui est tu. C’est un théâtre fragile, à la marge de ce qu’il est convenu de dénommer théâtre (au sens où l’on peut parler ainsi de celui de Racine), et dont ni la profération poétique, ni le psychologisme télévisuel ne peuvent trouver la clé interprétative ; trop de concret l’écrase, trop d’éther l’assomme. « Le grand apport de l’oeuvre de Marguerite Duras réside en partie dans le fait qu’elle ne vise jamais à saisir le réel mais à dévoiler tout le mystère qu’il recèle », écrit Susan Cohen (1). Je ne saurais mieux dire.


Comment présenteriez-vous le couple d’acteurs formé par Anne Martinet et Michel Voïta ?


Je connais un peu Anne Martinet, au travers de l’Ecole du théâtre national de Strasbourg où nous nous sommes rencontrés. Je ne connais pas du tout Michel Voïta. Je les ai croisés tous les deux au détour d’une lecture, avec l’idée de faire un spectacle avec eux deux. Ne pas connaître ou mal connaître les acteurs avec lesquels on débute un travail est un exercice stimulant. Je fais du théâtre pour apprendre, ai-je coutume de dire. Je vais découvrir, accompagner, guider, si possible dérouter, Anne et Michel, en espérant que les chemins empruntés nous mèneront sans a priori à Anne-Marie Roche et Michel Nollet, les protagonistes de La musica deuxième.


Quelle est l’oeuvre que vous regrettez de ne pas avoir créé, et pourquoi ?


Mettre en scène, ce n’est pas créer des oeuvres, et encore moins une oeuvre, c’est en traverser. Je n’ai pas de regrets, seulement des envies à l’égard des textes, ceux que je connais déjà et ceux que je ne connais pas encore, et pour lesquels le temps manquera, quelle que soit la boulimie qui m’anime, de pouvoir les fréquenter un jour dans l’espace de la représentation.


(1) Cahiers Renaud-Barrault, n° 106

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