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La Langue d'Anna

+ d'infos sur l'adaptation de Delphine Roume ,
mise en scène Delphine Roume

: La Pièce

L'histoire de ce spectacle est l'histoire de rencontres : d'abord avec un texte « la langue d'Anna » dont l'auteur Bernard Noël me fascinait déjà notamment avec les « premiers mots ». Ces écrits ont tant de force, d'humanité, de ferveur organique... L'obsession de la mort, du fait de devoir mourir est chez lui récurrente et c'est tout le questionnement d'une vie, d'un esprit face à sa propre fin dont il s'agit dans « la langue d'Anna ». Mais il ne s'agît pas de n'importe quel esprit, il est question de la Magnani.


Lors d'une interview Anna se définit avec difficulté « Je suis loyale et je n'ai pas mauvais caractère mais qui suis-je? Alors là... ». Femme et actrice ( nous, les femmes/ la rose tatouée...), nul ne peut dissocier chez la Magnani ces deux facettes. Car Anna c'est aussi beaucoup de rencontres amoureuses, de passions avec Rossellini notamment, son grand amour. Il lui offrit des rôles dignes d'elle comme celui d'une résistante durant l'occupation en Italie dans Rome, ville ouverte... C'est lui qu'elle aima loyalement, jusqu'au seuil de sa vie où elle réclama sa présence bien qu'ils ne se soient pas vus depuis des années.


Anna passait du rire aux larmes devant la caméra aussi facilement et étonnamment que dans la vie. Sa sensibilité presque maladive, son exigence lui valaient d'être considérée comme difficile à vivre, mais toute personne la rencontrant avait conscience d'avoir à faire à un grand personnage. Nanarella pour le peuple, La Magnani pour les amateurs, Anna ou Anne pour ses amis... Anna Magnani reste le symbole de la jeunesse italienne des années 40-50, une grande actrice du mouvement néo-réaliste. Dans « La Langue d'Anna » Bernard Noël imagine ce monologue, au seuil de sa vie. « Je te ferai un pansement de mots et je ne sais si je me fais une promesse illusoire... » voici les mots qui lui sont donnés. Des mots fictifs encore prêtées à cette femme, drôle de pari alors qu'Anna se questionne sur le bien-fondé de sa vie d'actrice et la perte de soi dans la fiction...


Livia Dufoix, incarne avec justesse et pudeur une Anna Magnani face à elle-même. La mise en scène ne s'encombre pas d'artifices. Sans cabotinage, ce spectacle a le mérite de révéler l'humanité de la Magnani ainsi que la richesse du texte de Bernard Noël.

Delphine Roume

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