La Compagnie Paulo Ribeiro célèbre vingt années d’activité, ayant crée une ou plusieurs oeuvres tous les ans depuis son existence. Il y a dans ce parcours un mouvement perpétuel d’exploitation de l’espace, des idées, des concepts, des doutes, des rencontres - heureuses et ratés - des surprises, enfin une chorégraphie qui additionne toutes les autres dans un espace ouvert ayant l’intériorité comme seule limite. Une plongée au plus profond de soi même menée par la volonté de trouver le mieux que nous pouvons offrir à tous ceux qui décident de partager cette aventure avec nous. Comme dit Bergman “ Sans un toi il ne peut pas avoir un moi”. C’est cela la beauté de toutes les relations, mais très particulièrement celle entre auteur et public.

Le processus créatif est presque toujours angoissant, mais il est aussi festif. Nous célébrons inévitablement la totalité de nos possibilités physiques et psychiques. Il y a toujours un don de soi qui nous dépasse. Il y a toujours la surprise, il y a toujours la fête!!!! Il y a toujours une dimension de rituel qui nous transforme, que vivifie, qui modifie, qui nous rapproche de l’autre.

C’est cela ma fête. Je veux célébrer pour donner corps aux motivations intérieures et secrètes. Donner corps à l’utopie, à l’expectative, par la volonté de créer une plateforme d’entente et complicités.

Et cela ne se limite pas à l’espace circonscrit du plateau. Cela s’étend à tous ceux qui sont présents, soient ils passifs ou actifs.

Parce que la fête est présente en toutes dimensions…

La fête est déjà un multiple polyédrique d’émotions provoquées dans la relation avec la nature, avec l’autre et avec ses forces immanentes qui s’expriment dans la joie en extériorisant son évocation. Une c’est plusieurs; plusieurs en est une.

C’est toujours une évasion du quotidien; Carnaval de transgression, masque qui occulte des personnages, des conventions, des routines. Toujours corps et âme, un cri explosif de joie et liberté.

Enfin la fête peut être tout, à partir du moment où c’est une manifestation de plaisir. Même une simple caresse est une fête...

Paulo Ribeiro et João Luís Oliva