Trouver un écho musical qui réponde à l’originalité du texte de la pièce, telle était l’idée qui me trottait dans la tête depuis ma rencontre avec l’œuvre de Ionesco. Ma motivation était la suivante : pourquoi ne pas envisager un opéra comme une œuvre tout simplement drôle ? Certes, le genre ne s’y prête pas forcément et le registre contemporain encore moins.
À la manière d’un Gluck souhaitant en son temps réformer l’opéra bouffe italien, ma trame de départ était de créer quelque chose d’inédit en matière d’opéra à destination d’un public pourquoi pas néophyte, tout en reprenant à mon compte l’approche drolatique de l’absurde qu’a été celle de Ionesco.
Créer une œuvre innovante, contemporaine et drôle, usant de toutes les palettes sonores à ma disposition : les termes du contrat étaient posés. C’est là qu’entrent en jeu la chance et l’écho plus que favorable qui m’ont été donnés par l’Opéra Royal de Covent Garden et le programme engagé de la Genesis Foundation.
Tous les moyens ont été mis à ma disposition : chanteurs, orchestre, électroacoustique ou encore traitement du son et des voix. Le résultat en est une création pour un orchestre de chambre enrichi d’un dispositif électro en live. Dans ce que je veux être une innovation en matière d’opéra contemporain, je combine l’électronique en relation avec l’orchestre et les chanteurs, enrichissant ainsi les sons traditionnels et en apportant des sonorités encore peu connues de l’opéra actuellement