Des notables de la Ferté sous Jouarre, ayant une cagnotte à dépenser, s'offrent un voyage d'une journée à Paris, mais, par un enchaînement de méprises, et de quiproquos dont Labiche a le secret, l'excursion vire au cauchemar. Victimes d'une erreur judiciaire, ils parviennent à s'évader du fourgon qui les transfère à la prison, en plein carnaval de mardi gras. Floués, dépouillés de leurs effets personnels et de leur argent, recherchés par la police, nos dignes représentants de la bourgeoisie provinciale vont devoir survivre et trouver le moyen de laver leur honneur, afin de peut être, un jour, revoir la Ferté sous Jouarre.

De scène en scène, une mécanique destructrice s'enclenche et dérègle l'ordre établi. Laissons nous porter par ce joyeux, ce bénéfique désordre. "Le théâtre est le désordre incarné" disait Jouvet. Les personnages se révèlent à la lumière de ces circonstances imprévisibles, tantôt grotesques, tantôt touchants. Leur vanité, leur lâcheté se font jour, mais en même temps, ils cachent une fêlure, ils aspirent à l'amour, ils ont soif d'absolu. Labiche ne cherche pas à changer la société, il se contente de la raconter à ceux-là même qui la composent, et il nous invite à en rire franchement avec lui. Alors, place à la comédie, au burlesque, à la poésie et à la musique !