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Le Banquet d'Auteuil


: Argument

Lassé des infidélités de sa femme, Molière s'est installé dans une maison à Auteuil. Là, vivent à demeure son jeune protégé, l'acteur prodige Michel Baron, et l'ami de toujours, l'écrivain Chapelle. Ce dernier, aimable fêtard, a invité une turbulente troupe à dîner, les musiciens Lully, Dassoucy et Pierrotin, les hommes de cour Jonsac et Nantouillet, bientôt rejoints par leur ami disparu, Cyrano de Bergerac. Ces libertins-là vont moquer (ou envier) la passion jalouse de l'auteur du Misanthrope pour Michel Baron. L'art et l'amitié peuvent-ils nous sauver de l'absurdité de la vie ?


Le Banquet d’Auteuil est une pièce originale écrite en 2011 à partir de personnages et d’évènements du XVIIe siècle français. Elle présente des personnages historiques – des artistes –, dans une langue réinventée, mais avec des thèmes que seule l’époque actuelle (et la réapparition de textes d’archives) peut aborder de front : la rivalité d’hommes mariés pour l’amour, le désir, la beauté et le talent de jeunes gens.


La pièce oppose au principal la passion, cette fixation amoureuse sur un seul objet (Molière-Baron) au libertinage débridé des amis de Molière (Chapelle, Lully, Dassoucy, Bergerac) dans leurs jeux avec des jeunes hommes (Nantouillet, Jonsac, Osman, Pierrotin).


En respectant les unités classiques (l’action se déroule en 24 heures chez Molière dans sa maison d’Auteuil), la pièce est résolument moderne dans la sincérité, l’âpreté et la cruauté des rapports, qu’ils soient de désir ou d’ambition, pour ne pas dire d’argent et de carrière.


Dans la tradition du genre littéraire du banquet tel qu'il est inventé par les classiques gréco-latins (de Platon à Pétrone en passant par Xénophon, Plutarque, Lucien, Epicure...), c'est-à-dire d'une assemblée d'hommes savants qui discourent, en mangeant, d'éthique et d'esthétique, j'ai essayé de réinventer ce genre pour aujourd'hui, à partir d'évènements d'il y a plus de trois siècles. La fin de ce Dix Septième siècle français posait, pour la première fois en Occident me semble-t-il, l'hypothèse d'un groupe d'hommes assez hardis pour défier Dieu et les bonnes mœurs. On n'en attendait pas moins de l'auteur de Tartuffe et de Don Juan, mais cette réunion de libertins, où l'on réhabilite et redécouvre des artistes ou des penseurs considérables (Cyrano, Dassoucy, Chapelle, Baron, Nantouillet), ouvre la voie aux hérétiques en matière de religion et de mœurs des siècles qui suivront: Encyclopédistes, Sade, Fourier, Wilde, Groupe de Bloomsbury, Gide, Foucault, Pasolini…

Jean-Marie Besset

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