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L'Ange de la mort

+ d'infos sur le texte de Jan Fabre traduit par Willy Devos Anny Czupper
mise en scène Jan Fabre

: Le spectacle

En 1996, l'artiste plasticien, homme de théâtre, chorégraphe et auteur Jan Fabre, a écrit un texte inspiré par l'artiste américain Andy Warhol et intitulé « L'ange de la mort, monologue pour un homme, une femme ou un être hermaphrodite ».


Ce n'était pas la première fois que Fabre nous faisait part de son intérêt et engouement pour les idées de cet artiste de génie androgyne qui a marqué de son empreinte les annales de l'art. Il l'avait par exemple déjà fait dans Universal Copyrights 1 & 9, une production théâtrale dans laquelle il a questionné la notion de « reproduction » et donc remis en question l'idée d'authenticité. En 1997, Warhol resurgit sous la forme d'un sosie presque parfait dans Glowing Icons, le troisième volet de la trilogie du corps, consacré au corps érotique, au corps qui possède une aura éternelle et est voué à être immortel, comme ces héros collectifs hissés au rang d'icônes.


Le présent monologue renoue avec ce thème, mais par le biais de la métaphore et d'un questionnement nettement plus intime. Ange de la mort est l'histoire de trois « esprits » qui se rencontrent grâce à la plume de l'auteur. Le premier est celui de Warhol, le second celui de William Forsythe, à qui la production est dédiée. Forsythe est non seulement le célèbre chorégraphe d'avant-garde du Ballet Frankfurt, mais aussi un excellent danseur. Entre ces deux personnages, Fabre a identifié une série de points communs doublée d'une ressemblance physique. En plus, il a découvert en eux une foule d'éléments qui nourrissent sa fascination de la transformation, de la beauté du sexospécifique (y compris de l'ambisexuel), de la double identité de l'art et de l'artiste qui, d'un côté, rêve d'être connu et célèbre et de l'autre, à se retrancher dans sa tour d'ivoire pour créer dans l'anonymat. Ce n'est donc pas la matière qui lui manquait pour étoffer cette rencontre.
À force d'observer, d'identifier, de citer Drella et d'interpréter la biographie de Warhol, Fabre et Forsythe, le « moi » insaisissable commence peu à peu à prendre forme. Il est partagé entre l'envie de passer aux aveux, ce qui débouchera forcément sur une confrontation avec le public, et celle de se réfugier derrière un langage ambigu et des questions. C'est comme s'il évoluait, à la fois mort et vivant, dans un espace post-mortem, dans un vide spatio-temporel dans lequel il se dévoile et se déguise et se (re)forge une identité. Finalement, il exprime le souhait de danser et de s'y perdre corps et âme. L'énigme s'autoféconde...
Au niveau de la mise en scène, Fabre a choisi de présenter le texte sous la forme d'une installation vidéo « commentée » en direct. Cette installation consiste en quatre écrans géants disposés en carré et formant donc une sorte d'enceinte. Sur tout le pourtour intérieur de cette enceinte se trouve un mini podium où Ivana Jozic prend place et engage un dialogue avec les images du film projeté sur les écrans. Ce film montre William Forsythe qui danse et récite le texte de Ange de la mort au musée d'anatomie de Montpellier. Ces images réparties sur les quatre écrans communiquent entre elles dans ce sens qu'elles s'enchaînent ou font voir un même endroit sous différents points de vue.
La seconde interaction se situe au niveau du performer qui est situé au centre et réagit, tant gestuellement que verbalement, aux images. La musique que le compositeur/saxophoniste Eric Sleichim a spécialement composée pour la circonstance, ajoute à l'impact de l'ensemble. Cette installation est une expérience inédite à ajouter à l'impressionnant palmarès théâtral de Jan Fabre.

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