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L'Homme qui rit

mise en scène Gaële Boghossian

: Présentation

Dans un monde de plus en plus cynique l'optimisme de Hugo nous touche au plus profond. L’homme qui rit transmet aujourd’hui ce qu’il a dépeint il y a deux siècles : c’est un extraordinaire plaidoyer sur la différence sociale et physique, l’exclusion, le déracinement, l’opposition entre laideur physique et laideur morale.


Ce roman inclassable est à la fois initiatique, historique et politique, il est également annonciateur d’une révolution et d’une démocratie à venir. Le caractère visionnaire de l’auteur en fait une matière riche en regard de nos sociétés contemporaines. L’universalité de ces thèmes est d’une éclatante actualité et fait de cette oeuvre une voix vibrante pour les humains opprimés, de tous âges, de toutes cultures et de tous milieux sociaux.


Dans le lent déploiement de la conscience humaine et politique qui s’opère à travers le parcours initiatique de Gwynplaine, le grotesque et le sublime s’entremêlent pour nous entrainer dans une fantaisie parfois surréaliste. Le roman navigue entre conte, poésie, et épopée. Il nous porte à rêver un spectacle en hommage à l’illusion dans une recherche sur l’artifice et la mise en abîme du théâtre dans le théâtre.


Poursuivant notre exploration de l’alliance entre arts vivants et arts numériques, nous imaginons pour cette oeuvre foisonnante et baroque une scénographie magique et atemporelle ouverte sur un monde où tous les sens - de l’organique à l’intellect - sont en éveil, invitant le spectateur à être une âme « pensive » comme le désirait Hugo. Une déclinaison de tableaux s’ouvrent en ligne de fuite vertigineuse au fur et à mesure que le héros révèlera une société drapée dans son hypocrisie. L’espace scénographique, allié à la vidéo, suggère la tempête, le naufrage, le palais, la fête foraine et l’errance de Gwynplaine tout en dessinant la dynamique du mouvement épique. Ce roman est, pour nous, une invitation à ouvrir les frontières des genres et des codes pour donner à voir le monde d’aujourd’hui dans toutes sa complexité, dans toutes ses contradictions et sa diversité.


On ne peut s’empêcher de penser à des oeuvres cinématographiques comme Freaks de Tod Browning ou encore Elephant man de David Lynch. Dans notre recherche entre cinéma et théâtre ces références nous guident dans l’univers pictural que nous construisons comme un écrin autour de cette adaptation. Au delà des thèmes sociaux, philosophiques et politiques, l’attirance pour la figure du monstre a toujours été présente dans nos choix d’oeuvres. Cette différence fait basculer dans une certaine marginalité, remet en questions les lois morales, nous éloigne de tout manichéisme, renvoie une image au plus près de la complexité humaine et nous mène vers le monde artistique où monstruosité et beauté sont étroitement liées pour accoucher, dans cette dualité, d’une pensée humaniste, large et digne.

Gaële Boghossian

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