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L'Abattage rituel de Gorge Mastromas

+ d'infos sur le texte de Dennis Kelly traduit par Gérard Watkins
mise en scène Chloé Dabert

: Note d'intention

Dans L’Abattage rituel de Gorge Mastromas, la forme, la structure, les personnages, les enjeux apparaissent d’une grande complexité. C’est une pièce qu’il faut relire de nombreuses fois avant de pouvoir décider quelle piste choisir, un peu comme un labyrinthe dont il faut suivre le bon fil pour trouver la sortie. Sa structure impose des choix radicaux dans la réponse qu’on doit y apporter au plateau mais la forme juste en est d’autant plus difficile à déterminer.
C’est un texte dont le potentiel et la force se dévoilent, encore plus denses à chaque nouvelle étape du travail. Histoire de sacrifice, mais lequel ? Sacrifice de qui, de quoi, pourquoi, par bonté ou par lâcheté ? Le texte propose au spectateur d’en juger par lui-même, en lui exposant des faits, des actes, qu’ils soient racontés ou incarnés. Ce pourrait être « le procès » d’un individu dont les actes sont condamnables, ou les derniers instants de la vie d’un monstre, mais c’est aussi le destin d’un héros tragique, ou encore une sorte de Faust... La pièce dissèque, sans manichéisme, le monde dans lequel nous vivons, le pouvoir, la politique... Elle sinue au travers de cette poignée de puissants qui contrôlent le monde et qui n’hésitent pas à sacrifier le reste de l’univers pour une ascension personnelle, en toute impunité. On retrouve dans ce texte de Dennis Kelly comme dans les précédents, une réflexion sur nos sociétés modernes et sur la place que peut y trouver l’individu, ce qui le détermine, ce qui le pousse à faire un choix plutôt qu’un autre, ce qui fait de lui un lâche, un homme irréprochable, une victime ou un tyran. Ce sont, je crois, des questions qui nous habitent tous.
Il y a aussi dans L’Abattage rituel de Gorge Mastromas, une dimension onirique, surnaturelle. Le rapport au temps n’est pas toujours logique et crée une narration très particulière, on peut s’attarder pendant trois pages sur un détail et traverser dix années en une seule réplique, on ne sait pas quel est cet espace-temps, une sorte de salle d’interrogatoire où nous serions cachés derrière le miroir sans tain, un purgatoire où tous les personnages importants de la vie de Gorge, tels des fantômes, viennent rejouer l’histoire ou régler leurs comptes, et quel est cet étrange narrateur, est-il acteur ou simplement témoin, tant de questions qui mènent ce texte bien au-delà d’une question de société...

Chloé Dabert

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