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Jeunesse sans Dieu

mise en scène François Orsoni

: Note d’intention

De qui parle Jeunesse sans dieu ?
D’un professeur d’histoire et de géographie aux prises avec son temps : l’entre-deux-guerre en Allemagne.
Au delà du contexte historique, ce qui se joue ici - et c’est ce que permet la structure romanesque du récit dont nous nous inspirons - est ce qui est intériorisé par le personnage. Son parcours mental, ses doutes, ses angoisses, et surtout - comme une extension du domaine de la lutte - sa grande culpabilité.
L’enjeu de la retranscription théâtrale de ce texte est d’exprimer ce chemin intérieur, ce malaise de la civilisation, la construction d’un surmoi dominateur, masochiste et sadique. Du désir et de ses conséquences…
C’est un cas de conscience, conscience qui, selon Freud, est la conséquence du renoncement aux pulsions.
Notre professeur est confronté à une pulsion érotique pour une jeune fille. Une enfant sauvage qui ne possède rien et que tous veulent posséder - attraction physique somme toute banale, enfouie sous des couches de culpabilité et de mensonge. Mais un meurtre est commis et il perdra tout, finissant par choisir l’exil. Pourtant, pas sûr qu’il soit le grand perdant de cette aventure, car il a une conscience. Une conscience sociale et humaniste. Une conscience en dialogue permanent, avec l’Église, la Justice et les Hommes. Un dialogue sous forme de lutte à mort entre Eros et Tanathos, entre deux pulsions, le désir, qui tourne à l’obsession, et la destruction. Le récit se transforme en procès. Celui d’une génération, d’un pays tout entier.
Poésie, histoire et réalité pour Horváth qui, comme l’essentiel des auteurs de langue germanique, connaitra des années d’errance durant l’entre-deux-guerre.
En dédoublant la partition du professeur, nous reproduisons le dialogue entre son moi et son surmoi. C’est faire théâtre de la tension entre le surmoi sévère et le moi qui s’est soumis, tel un être « surveillé par l’entremise d’une instance en lui-même, telle une garnison placée dans une ville conquise. »
Un état fasciste permanent.

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