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Je suis toute décousue

+ d'infos sur le texte de Olivier Mouginot
mise en scène Sylvie Mongin-Algan

: La Pièce

Bientôt nuit, lumière jaune d’un hall d’immeuble, grésillement de la minuterie. Une jeune femme. Ce frisson qui l’accompagne. Cheveux, manteau mouillés d’avoir marché sous la pluie, à cause du scooter toujours en panne les jours où il faut pas. Elle a traversé toute la ville pour venir parler à Gilles. Le premier homme de sa vie et le père de David. À cette heure-ci David il dort. « Il est si beau quand il dort. » Parler à Gilles, pas longtemps. Gilles, ses copains, sa mécanique. Gilles, pas tout à fait comme les autres, cette imagination rien qu’à lui. Gilles, ses rêves, son livre d’images lointaines, son grand voyage dans la tête. Gilles, si parfait dans sa bouche à elle. Elle ne partira pas avant d’avoir tout dit à Gilles. « C’est quelque chose que j’ai fait, toute seule comme une grande. » Quelque chose qui fait peur aux mots. Tout dire à Gilles. Maintenant. Demain il sera trop tard. Elle sera devenue cette héroïne de fait divers.


Je suis toute décousue est le second texte d’Olivier Mouginot mis en scène par Sylvie Mongin-Algan au NTH8. Très marqué par des individualités poétiques comme Michaux, Artaud, Calaferte, Brodsky, Ivan Chtcheglov ou encore Annie Lebrun, l’auteur nous invite à une nouvelle exploration théâtrale de la folie – de la souffrance. Dès les premières rafales de mots déchirant le silence, l’auteur parvient à concasser une langue simple, concrète, où la fulgurance procède de l’hésitation. « La vérité toujours arrive par petits bouts. » Souvenirs, rêves, éclats du présent tissent cet étrange puzzle sensible dont l’image à découvrir est elle-même une photographie déchirée... Loin de vouloir donner une explication au crime qui se dessine, Olivier Mouginot essaie plutôt d’en circonscrire la nature singulière, notamment à travers le prisme de cet imaginaire en sursis, comme menacé d’extinction. Le martèlement des prénoms – qui s’aimantent, s’agrègent pour nommer ensemble l’isolement, l’absence, la disparition – participe également de cette fuite en avant, de cette parole sous hypnose, celle du mensonge.

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