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Il n'est pas encore minuit...

Compagnie Xy ( Conception )


: Note d’intention

22 acrobates et Loïc Touzé comme complice


La dimension collective de l’oeuvre n’est pas un présupposé, elle s’acquiert grâce aux processus de travail, aux interactions entre les individus, à ce qui se joue et se rêve dans l’instant d’une discussion, d’un rire ou d’un regard.


C’est une histoire de rencontre.


En ce sens notre démarche de création est à la fois très concrète (un travail physique de groupe pour former des images improbables et inattendues, repousser les limites de la pratique acrobatique) et totalement abstraite car c’est de l’action et l’interaction entre les individus que se dégagera le sens profond de l’oeuvre.


L’acquisition de ce langage acrobatique pendant les années intenses de tournée nous donne le sentiment d’une plus grande liberté artistique sur cette création.


D’un désir ou d’une idée, il nous est désormais plus simple de l’exprimer, de la partager entre tous et de la mettre en oeuvre physiquement. Surtout il est possible de jouer avec, de la manipuler, de la tordre dans tous les sens, là où auparavant il y avait nécessité de la suivre et de la respecter.


De même, le passage de 17 à 22 acrobates démultiplie les possibles et nous permet de travailler différemment. Il est ainsi permis d’occuper l’espace en évoluant sous forme d’îlots à différents endroits du plateau, là où auparavant nous devions rester à proximité pour nous protéger et nous assurer les uns les autres.


C’est ce qui motive le choix de travailler à nouveau avec Loïc Touzé qui possède à la fois une appréhension fine du travail collectif et de « l’être ensemble » avec cette qualité de regard qui pointe ce qui fait sens et qui sonne juste pour le groupe. Il souligne des rythmiques, élargit notre vision de l’espace et précise nos qualités corporelles.


10x10m. A nu


A nu l’espace de représentation qu’il s’agisse d’une cage de scène ou d’un décor naturel. Ce dépouillement répond à notre envie de placer les corps en avant sans artifice et dans un certain rapport au réel, au public et aux conditions de jeu. C’est pour nous une manière de mettre tout le monde dans la connivence de l’action circassienne.


Dans cet esprit, le spectacle est créé avec une version en frontale et une version circulaire pour le chapiteau, l’extérieur ou tout lieu qui le permettra. Il y a là le plaisir d’expérimenter différents rapports au public mais aussi l’envie de pouvoir tout dévoiler, de tous côtés.


La création lumière suit ce parti pris de simplicité et laisse une place importante au travail des artistes dans l’idée de souligner la virtuosité et la poésie des corps en mouvement. Nous avons toutefois essayé de faire apparaître différentes zones sur le plateau et dans les hauteurs pour utiliser la technique des « apparitions-disparitions ».


Il n’est pas encore minuit… voit aussi l’apparition de nouveaux objets.
Là encore, ce choix n’est pas tant un parti-pris artistique qu’une nécessité qui s’est imposée dans notre recherche acrobatique.


Tout d’abord, avec la bascule apportée par les artistes qui rejoignent le collectif et qui répond à cette nouvelle liberté artistique où s’exprime le désir d’approfondir les rapports entre “envol et chute” et “légèreté et masse”


Dans cette idée de l’envol, nous avons conçu un système de «planches sauteuses », des carrés de bois de différentes dimensions manipulés par les porteurs pour propulser les voltigeurs. Une autre manière de voltiger et de passer d’un point à un autre.


C’est une nouvelle contrainte et surtout un champ d’expérimentation quasiment vierge.


Dès les premiers essais, il nous est apparu qu’elles avaient une vocation scénographique.
En les réunissant, en les inclinant, en les retournant, il est possible de recomposer l’espace très rapidement et d’en inventer de nouveaux, comme cette idée de créer un second plateau à mi-hauteur, portés par des hommes cette fois.


Esprit de fête, de liberté, de résistance


Il n’est pas encore minuit… est un bouillonnement de désirs et d’envies individuels mais là encore il a été plus question des chemins à emprunter collectivement que de la mise en forme d’une idée.


En dehors du travail acrobatique, il est une danse, le Lindy Hop, qui fut un point de convergence entre les individus et les générations.


Cette danse, née dans les années 20 à Harlem sur une énergie swing, est un formidable terrain de jeu qui autorise, en contrepoint de l’acrobatie, le « lâcher prise » et nous permet d’affirmer nos singularités.


Et si elle n’est pas une finalité du spectacle, elle porte en creux ses intentions : affirmer le collectif, l’écoute et la confiance des corps comme un acte de résistance joyeux et poétique.


Notre composition musicale suit cette ligne et elle veut autant provoquer le mouvement qu’instiguer de l’immobilité. Passer de l’énergie d’un jazz chaloupé fait de bric et de broc ou au contraire contrepointé d’une mélancolie de violoncelle. La rythmique sera au diapason des figures acrobatiques et de ses respirations.

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