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Icare, bruissent tes ailes et range ta chambre

+ d'infos sur le texte de Sabrina Cauchois
mise en scène Didier Perrier

: Présentation

Icare, c’est une histoire d’enfant qui tombe et ne se relève pas.


A qui la faute ? Celle de l’enfant qui n’a pas su écouter ? Celle du père qui n’a pas su transmettre ? Les ailes de Dédale sont pour son fils orgueil, imprudence, naïveté, inexpérience…


De quoi aujourd’hui les ailes d’Icare seraient-elles le nom ? De quel labyrinthe un enfant devrait-il s’échapper ?


Je me plais à voir une Icare, petite fille de dix ans et des envies de dévorer le monde, grandir, voler là-bas, au-dessus des nuages et des injonctions parentales… Comment l’élever Icare, dans un monde que son père ne saisit pas toujours, comment libérer sans contraindre, comprendre sans juger, dévoiler sans mentir ? Icare, c’est une histoire d’enfant qui tombe et… ?


Icare, c’est une histoire d’enfant qui tombe et ne se relève pas.


Qu’on en impute la faute à l’enfant ivre d’Ailleurs ou à son père Dédale qui l’entraîne dans la spirale de ses créations techniques, l’issue reste la même : c’est une chute funeste, dont on retient pourtant l’envol, tant le rêve d’échapper à l’ancrage du sol a toujours animé les hommes.


Oui. Les hommes d’abord. Des mythes antiques au contes du classicisme, ce sont les hommes qui livrent combat, mènent leur odyssée, délivrent la belle qui n’attendait que cela, font preuve d’audace, d’ingéniosité, et peu ou prou l’emportent.


Alors ici, Icare, c’est l’histoire d’une jeune fille.


Comme le héros d’Ovide, elle connaîtra l’envol, les charmes pernicieux de cet Ailleurs qu’elle ne peut maîtriser : la technique d’Icare, ce n’est pas celle de son père qui n’est pas non plus l’ingénieur coupable, ce sont les réseaux sociaux qui absorbent nos pré-adolescents aujourd’hui, labyrinthe moderne dans lequel trop se perdent sans en avoir conscience.


Tandis que le petit garçon d’Ovide n’a pas le temps de grandir, Icare, elle, n’aspire qu’à cela ; ses ailes qu’on ne lui fabrique pas, mais qui appartiennent à son corps, elle les attend autant qu’elle les redoute : elles constituent cette métamorphose monstrueusement rêvée de l’adolescence.


En chaque enfant il y en a trois : celui qu’il est, celui qu’il devient, celui qu’il veut devenir. Quand le fantasme choie et meurt, alors il cède la place au réel, et laisse découvrir qu’il y aussi, ancrée au sol, de la beauté.

Sabrina Cauchois

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