: Présentation
Propos de Christophe Huysman - février 2006
"Articulation d'une position.
La conjoncture nous invite à pratiquer un spectacle
qui ne causerait que de ce qui nous blesse,
un spectacle où on ne saurait pas où poser les
pieds quand le sol se dérobe, un spectacle avec
plusieurs noms, qui poserait des questions pas représentables, des questions avec de
grandes langues, des questions d'étranglement, des questions de survie ; un spectacle
d'art populaire qui ne tourne pas rond, une piste froide comme la mort, joyeuse comme l'injustice ; un spectacle dans notre petit déclin, en plein milieu, car vivre est décidément
mortel pour les os ; il racontera l'histoire d'un homme perdu au milieu de nulle part en
contemplation devant l'inouï, le trivial, l'inclassable; et ce spectacle s'appellera HUMAN."
Propos de Gérard Fasoli
"Les tentatives faites à ce jour en vue de conjuguer théâtre et cirque sont rares et confidentielles.
En effet, depuis une dizaine d'années, le cirque cherche à sortir d'une esthétique démonstrative qui souvent l'a emprisonné dans la forme et la technique, sans réelle
prise en compte du sens et de l'écriture.
Avec Christophe Huysman nous avions le m ême désir de traiter de situations parfois dramatiques
dans la dérision et l'absurde, ainsi que de privilégier la musicalité et le rythme
apporté par le texte et le mouvement, en gardant un acteur le plus sobre possible.
Car le cirque contemporain a encore à trouver, au delà du sens, une forme d'écriture qui lui sera propre."
Avec HUMAN (articulations), Christophe Huysman poursuit un travail déjà engagé par Espèces, pièce de cirque, sa précédente création : vouloir un nouvel espace pour l’acte théâtral, vouloir une nouvelle façon de faire entendre la parole dramatique. Acteurs et artistes de cirque se partagent un espace fait de lignes verticales – des mâts chinois – ou horizontales, sur lesquelles ils se déplacent, un espace presque vide qui parle à la mémoire du spectateur et peut le faire songer au cabaret, au music-hall, et bien sûr à la piste de cirque…
Ce lieu sans références immédiates est celui du questionnement du poète sur le monde qui l’entoure, sur le sentiment de vide ou de chute qui parfois s’empare de ceux qui pointent la catastrophe en utilisant le dérisoire pour se protéger. Cette idée répandue que tout nous mène au chaos dans une sorte de mouvement incontrôlable peut, si l’on n’y prend garde, étouffer la voix d’artistes qui, eux, continuent par leur pratique à creuser, à rêver et à imaginer un autre lendemain même s’il ne chantera plus les mêmes chansons.
Ici, sur le plateau, un chœur de voix et de corps tente de dire, joyeusement mais pas sans violence, qu’il ne faut pas jouer inconsidérément avec la désinvolture ambiante mais plutôt inventer des nouvelles formes pour dire le monde. Des formes artistiques jubilatoires contre toutes les formes de barbarie humaine qui se profilent à l’horizon, des formes mouvantes et riches de propositions. Vertige des corps contraints et vertige des mots concassés pour revendiquer la résistance.
Jean-François Perrier
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