Il arrive, il va arriver, il arrivera… Qui est il ? Ami, amant, frère, confident...
Qui sommes nous ? Musiciens sur la sellette, prophètes en goguette, clowns mélancoliques, cordons bleus à vif…
Nous espérons, nous l’attendons, nous l’accueillerons… C’est long. C’est très long.
Alors on invente, on innove, on rêve pour tuer ce temps entre lui et nous. Pourquoi n’est-il toujours pas là ? Et nous, pourquoi sommes-nous ici ?
Tout à coup, c’est terrifiant, cru, ça pique. Une chanson ! C’est encore ce qu’on sait faire de mieux.
Ça va mieux !

NOTE D'INTENTION

Quand nous avons fondé Bacchantes the road, nous étions animés par deux élans fondamentaux : l’envie de la création collective et l’amour du texte, de la langue. Ce texte, nous voulions le rendre vivant, en l’inscrivant dans nos corps et sur la scène, en l’enrichissant de ce que nous aimions : la danse, la musique, les arts plastiques… Nous voulions combiner les formes d’arts pour faire jaillir des images complètes, des synesthésies qui nous ressembleraient. Aujourd’hui, ces élans sont toujours aussi présents, encore renforcés par trois ans de travail ensemble.
Nous souhaitons cette année aller plus loin et passer de la mise en scène collective à l’écriture collective. Ce choix est pour nous une prise de risque – nous nous détachons ainsi de la sécurité d’un texte écrit.
Nous voulons écrire afin de parler de nous, de notre jeunesse, de notre joie à faire l’expérience du théâtre. Et ce, en partant d’une situation initiale entre absurde et fantastique, qui nous touche et nous parle à tous – celle de membres du groupe retrouvés morts, que tout le monde pense et voit morts, mais qui sont pourtant vivants, et les formes de deuil inutile et nécessaire qui en découlent.
Notre amour du répertoire reste au cœur de notre démarche. Nous voulons partir de lectures, du partage des ressentis que ces lectures nous inspirent, pour produire nos propres textes. Claudel, Michaux, Lorca, Laurent Gaudé, nous puiserons dans ces auteurs et bien d'autres qui nous parlent de la mort, du sacré, de la résurrection, pour essayer de recréer par nos mots ce qui nous y touche. Il faudra confronter, au travers de l’improvisation et l’écriture, les personnages que nous inventerons à des situations, des langues puisées dans ce répertoire hétéroclite, pour créer un tout cohérent. Ces personnages, entre féerie et auto-dérision, seront peut-être issus de mondes, de réalités différentes. Il s’agira de créer des ponts entre ces mondes, en mêlant toujours, comme nous aimons à le faire, le tragique, le surnaturel et l’humour. Pour que cette écriture collective fonctionne, le groupe devra être plus que la somme de nos individualités, ou le patchwork de nos propositions individuelles. Nous souhaitons une dynamique chorale et joyeuse. Nous célébrerons ainsi une fois de plus une grande fête sur le plateau, à travers le chant, la danse. Il s’agirait aussi de développer la scénographie, amorcer une architecture harmonieuse du plateau, amovible et mouvante, où chaque situation dramatique naîtrait à partir des éléments de décor, métamorphosables à loisir.
Nous voudrions entraîner le spectateur dans un conte échevelé, qui le surprenne sans jamais lui faire perdre pied. Nous travaillons sur la nécessité de la parole émergente, elle sera donc ponctuée de silence, de respirations. Il s’agirait de privilégier l’évocation, l’évidence du geste, à l’explication et au commentaire. Ainsi le spectateur, dans ces moments muets touchant plus au mime ou à la danse, pourrait se raconter sa propre histoire, enrichissant notre proposition de son regard, sa sensibilité particulière.

PRIX DU JURY AU FESTIVAL À CONTRE-SENS
PRIX DE LA VILLE DE CABOURG AU FESTIVAL LEVER DE RIDEAU
PRIX DU JURY ET DU PUBLIC AU FESTIVAL DE LILLE 3

Réservations : collectifbacchantestheroad@openmailbox.org

La collectif Bacchantes the road