Le projet raconte, comme à travers une loupe, les deniers moments de la vie d’une femme vus dans un kaléidoscope organisé entre la pièce de Henrik Ibsen  «Hedda Gabler» et des textes de Falk Richter.

Les thèmes sont : la radicalité comme laboratoire tragique des tentatives d’êtres, les questions d’identité, d’origines, de la confrontation et surtout du déni quand on se sent envahi par la haine de soi.

Ibsen évoque en permanence une classe bourgeoise qui a peur de perdre son statut so-cial. Il s’interroge :comment cette crainte influence les comportements ?

Les textes de Falk Richter sont comme des liens «hypertexte». Pas une actualisation, mais un sens qui va chercher plus loin dans un axe particulier.

Je ne suis pas intéressé par les thèmes psychologiques, par les questions sur le couple ou la famille et par les conventions (ce qui évacue le naturalisme et les allusions «bourgeoises» de la pièce).

Ce qui m’intéresse surtout, c’est d’éviter les clichés de jeu et de situations. Être avec les artistes face à nos propres expériences, nos propres vies.Au plateau, les êtres cherchent, se radicalisent à répétition. Ce qui les rend drôles par-fois. Tous ont une sorte de destin tragique et surtout imprévisible pour eux-même...

Ils détestent la situation dans laquelle ils se trouvent, détestent la médiocrité...Il y a de grands conflits entre leur lucidité et ce qu’ils vivent. Et ça rend la vie insupportable.Les parcours sont ponctués de phénomènes de loupe et de kaléidoscope permanents (sorte de coups de caméra de l’hyper-proche à l’hyper-lointain) qui donnent du rythme à leur trajectoire, de la distance et du second degré.

En résumé, il s’agit de diversité et la pièce d’Ibsen est un laboratoire tragique des tentatives d’une femme (mal) accompagnée...

Hedda et les autres protagonistes sont intemporels, tragiques et puissants.La musique sera composée pour les voix de LEJ (et le violoncelle) mais aussi pour le groupe d’artistes au plateau en général.

Un travail choral (au sens du récit partagé) sera construit tout le long (les LEJ ayant une narration en parallèle du texte des acteurs).

Une partition électronique trouera les espaces de la voix parlé et chantée.