: Présentation
La pensée de Gombrowicz s’entend aujourd’hui plus que jamais face à ce sentiment d’être embourbé, conditionné, emporté dans un consensus mou. Ni optimiste, ni pessimiste, sa réflexion me paraît aujourd’hui lucide, pragmatique, et m’inspire du mouvement.
Gombrowicz : un homme insoumis
On parle de Witold Gombrowicz comme d’un arrogant, appliqué à
déplaire, d’un auteur dédaigneux de son époque, dont l’oeuvre est
toujours prête a être découpée en sentence pour être utilisée dans
des circonstances mondaines. C’est l’inverse chez lui qui m’attire.
Gombrowicz : un homme à la lutte
Il lutte contre son rôle d’homme de lettres, contre le sérieux de son
époque, mais aussi contre lui-même, rompu à l’expérience de la
critique. Il le fait avec dérision et sarcasme mais aussi avec pudeur.
Sa philosophie, il ne l’exprime pas en termes savants. Ce n’est pas
un homme de théorie.
Sa pensée oblige à se déplacer et c’est pour cette raison qu’elle me
paraît théâtrale.
La parole : un acte de volupté
Hapax s’appuie notamment, sur deux extraits du Journal:
- une lettre où Witold Gombrowicz suggère à ses destinataires de faire de la parole un acte de volupté, de jeu permanent, et de
renoncer à l’affirmation d’une vérité.
- un fragment d’un bref écrit intitulé « contre les poètes » où l’auteur
dénonce la relation figée et dévitalisée que nous entretenons
souvent avec l’art.
Un axe distancié
Gombrowicz nous autorise à ne pas le prendre au sérieux. Ce
qui ne veut pas dire démentir ses propos, mais s’approprier
fondamentalement le jeu qu’il nous propose de jouer : peu importe de jouer faux ou juste, l’essentiel étant de jouer.
Jouer dans Hapax s’entend comme défaire les codes, être capable
de mettre de la distance, de ne pas être sérieux et de s’amuser de
soi-même.
Une immaturité affichée
Toute l’oeuvre de Gombrowicz est centrée autour d’une idée
récurrente : reconnaître l’immaturité qui est la nôtre et s’échapper des
définitions cloisonnées, des théories péremptoires sur l’art, la
littérature et la vie.
«Nous ne sommes en profondeur que de sempiternels blancs becs»
Cette conscience, à la fois destructrice et formatrice, attrape par
la queue le désir de « beauté » pour le faire jouer avec l’informe, la honte, le laid. Encore et toujours dans Hapax, il s’agit d’accepter le
jeu, et de ne pas vouloir se figer dans sa posture.
Perrine Mornay
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