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: Présentation

UNE HISTOIRE


Depuis 1987 et la création de “Quartett“, les textes de heiner Müller et en particulier "hamlet-machine" ont rythmés le parcours de la compagnie Scènes. Plus de 13 créations dont trois fois le "hamlet- machine":
- 1989 Création de "ich Scheiße auf die ordnung der Welt 1" Spectacle joué dans un petit théâtre de Saint-etienne, aujourd’hui disparu, avec la presque totalité du texte de hamlet-machine et divers autres textes de heiner Müller.
- 1995 Création au nec de Saint-Priest-en-Jarez puis au Théâtre de la Croix-rousse de "hamlet-machine-hamlet". Construit comme un dialogue entre Müller et Shakespeare, le montage de texte comprenait la totalité du texte de hamlet-Machine et une bonne partie du hamlet de Shakespeare.
- 2002 Création dans une mise en scène de dominik Barbier de "hamlet-machine" avec les acteurs Kader Baraka et Philippe Vincent. Ce spectacle fut crée lors de la manifestation pluridisciplinaire "Müller Factory"; 3 semaines de spectacles, rencontres expositions, aux Subsitances de Lyon, en collaboration avec Jean Jourdheuil et irène Bonnaud, autour de l’œuvre du dramaturge allemand.
de plus, la compagnie a participé à l’édition des "Manuscrits hamlet- machine" publié aux éditions de Minuit en 2003.
Cette nouvelle création en collaboration avec le metteur en scène david Mambouch est une nouvelle strate géologique à l’histoire que nous vivons depuis presque trente ans avec Müller. Comme un retour au source ; ne pas oublier d’où nous venons. ressortir les cadavres du placard et les faire bouger, les agiter sur la scène une nouvelle fois.


"A : Tu es bien joyeux mort."
"B : Et alors on n’a pas le droit d’être joyeux quand on est mort."
H.M. Le Dieu Bonheur.


UN MONOLOGUE CHORAL


Hamlet-machine est-il un monologue? un autoportrait? une partition ouverte pour un chœur? une adaptation du texte de Shakespeare? un concerto pour soliste et orchestre (acteurs et choeur)?, une relecture contemporaine du hamlet de Shakespeare dans le Budapest des années 50 ? L’ambiguité de la structure du texte pose question sur la nature même du matériau. A première vue, même s’il s’apparenterait plus à une énigme du Sphinx, il est tout cela en même temps.
"Il m’a toujours semblé que la lecture des textes de Müller, aussi pertinente et intelligente qu’elle fut, ne suffisait pas pour mettre en scène ces pièces. La chose ressemble plus à une confrontation qu’à une mise en scène. Un combat entre deux univers, qui impose au metteur en scène d’avoir des armes pour s’attaquer à l’œuvre. Voir le commentaire de Müller sur la performance de Joseph Beuys enfermé avec son coyote, où il décrit Beuys en metteur en scène et le coyote en auteur. Même s’il faut connaître son ennemi pour l’affronter, ce n’est pas dans le texte que se trouve la solution. La vérité est ailleurs".
P.Vincent


UNE APNÉE


un mouvement choral et un monologue textuel. un rêve dans lequel tout devient possible, pour l’interprète : celui d’haler, celui de Müller, ou bien celui de l’interprète lui-même. un autoportrait de l’auteur déguisé en processus d’introspection de l’interprète. une expérience collective où l’on ne sait pas si le texte est l’élément de l’étude ou simplement le révélateur, donc obligation de poser des hypothèses de départ.


L’hypothèse de construction globale de la mise en scène pourrait s’établir ainsi :


PARTIE 1 :
La plage, le ressac, la mer, les mouettes, longue construction d’une digue, d’un barrage, d’une barricade, contre le tumulte des flots, contre le tsunami qui menace. Amplification du phénomène sonore. une colère, une révolution, ou une tempête menace, gronde et enfle. Le chœur ou les ouvriers bâtissent la muraille. Cette partie est sans texte audible, peut-être des bribes, des mots, d’autres langues. (utilisation de diverses traductions du hamlet-machine). Mise en pression de l’ensemble, gonflement. Le barrage ou la barricade est bâti avec des vieux décors de théâtre, et bouche petit à petit le cadre de la scène.


CÉSURE :
Craquement, l’eau envahit la scène, la vague déferle. Le texte surgit. ophélie se jette à l’eau.


PARTIE 2 :
un apnée, sous l’eau durant une noyade. dans un silence subaquatique, le texte s’écoule tranquillement. Par moment, des remontées à la surface nous font voir et entendre le chaos du monde. Puis replonger dans l’eau, dans le calme abyssal.
La mise en scène est peut-être simplement calquée sur une noyade : celle d’ophélie emportée par une déferlante : l’invasion des chars russes à Budapest en 56. une horde de migrants frappant au porte de l’europe. un enfant mort noyé sur une plage, dans son dos les ruines de l’europe. en tout cas c’est un soulèvement, celui d’une vague, ou celui d’un peuple. et la fin sera inéluctablement la mort. ensuite des corps ensevelis attendant interminablement les secouristes ou des archéologues, qui pourront un jour identifier les cadavres puis raconter à nouveau l’histoire. La femme à la corde, la femme aux veines ouvertes, la femme à l’overdose, la femme à le tête dans la cuisinière à gaz, hamlet le danois Prince et pâture des vers, etc.


"Le Théâtre ne pourra redevenir lui-même, c’est à dire constituer un moyen d’illusion vraie, qu’en fournissant au spectateur des précipités véridiques de rêves, où son goût du crime, ses obsessions érotiques, sa sauvagerie, ses chimères, son sens utopique de la vie et des choses, son cannibalisme même, se débondent, sur un plan supposé et illusoire, mais intérieur." Affaire à suivre.


H. Müller
Philippe Vincent, David Mambouch (Metteurs en scène)

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