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Haarmann

mise en scène Françoise Delrue

: Terreur

Le serial killer est l'archétype de l'aberration humaine, du monstre. Il s'inscrit dans la mythologie contemporaine et condense les fantasmes collectifs de violence.
Lorsqu'on place en héros un serial killer, la question de la culpabilité occupe le centre du processus dramaturgique.
Or, l'originalité du procès, sur le plan judiciaire du personnage de Haarmann, est de réaliser en parallèle le procès de ces gens qui l'entourent et qui, impliqués en tant que témoins n'en sont pas moins complices. Il s'agit donc bien à fortiori de suggérer un procès moral de notre société tout entière, société en rupture, privée de ses repères, où l'anarchie s'impose en système.


Marius von Mayenburg ne tente, ni par un plan de défense juridique, ni par une savante justification psychanalytique de déculpabiliser le personnage en justifiant ses exactions. Le procès dramaturgique de Haarmann permet de révéler la complicité active des gens qui l’entourent, qui peut aller, pour les personnages de Grans et Wittkowski, jusqu’à l'incitation au meurtre : tous deux apparaissent comme les vrais barbares de l’histoire, ils annoncent les comportements fascistes qui s'appuient sur une matière humaine plus faible, pour instrumentaliser leurs jeux sadiques.
Quant à Haarmann, après avoir tenté de protéger les jeunes gens contre lui-même, il n’aspire qu’à sa propre mort.

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