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Hair, le concert

Nicolas Bigards ( Mise en scène ) , Béatrice Demi Mondaine ( Direction musicale ) , Allan de la Houdaye ( Direction musicale )


: Présentation

Que reste-t-il de Hair ? Un tube connu, peut-être. On peut fredonner Aquarius ou Let the Sunshine In, bien sûr, mais au-delà ?


Resituons. Dans la critique du New York Times de la toute première production publiée le 30 octobre 1967, on pouvait lire « il s’agit du portrait d’une génération - une génération dominée par la drogue, le sexe et les deux guerres : l’une autour de la couleur de la peau, l’autre du Vietnam ». Et le critique de reprendre une réplique du spectacle : « La conscription c’est le blanc qui envoie le noir se battre contre le jaune pour protéger le pays qu’il a volé au rouge ». La charge subversive que cela pouvait représenter à l’époque a-t-elle disparue ? Est-elle désamorcée ?


Non, mais elle a simplement été récupérée par le libéralisme. Les corps nus sont partout aujourd’hui sur nos murs, la libération sexuelle s’est métamorphosée en son avatar marchand, l’hédonisme où le plaisir se paie, l’Amérique a finalement gagné à l’usure la guerre du Vietnam, les hippies sont fatigués ou sont devenus inspecteurs académiques, le Xanax a remplacé le LSD, et l’homosexualité se célèbre sous forme d’une parade annuelle sur un air de techno.


Alors Hair ne serait-elle plus qu’une vieillerie nostalgique, produit et reflet d’une époque ? Si toute oeuvre n’était qu’une lecture de son temps, elle serait alors certainement condamnée à vieillir avec elle. Hair a été plus que cela. Il est indéniable que Hair a marqué profondément la scène artistique et culturelle, et a accompagné des bouleversements profonds de son époque. Mais au delà, quel écho nous en parvient ? Peut-être celui d’une question lancinante : qu’avons-nous fait de l’utopie de Hair ? Les utopies réalisées ont tourné au cauchemar, et les contre-utopistes ont fini par avoir la peau de l’imaginaire utopique. « Make love not war » peut faire sourire aujourd’hui. Pourtant est-ce que le charme toujours opérant de Hair ne tiendrait-il pas au fait que l’utopie nous manque ? Est-ce que Hair, par la force de son chant, ne nous recontacterait pas avec ce désir enfoui de vouloir y croire ? De croire en des idées qui n’apporteraient pas des solutions toutes faites, de croire en soi et de croire en l’autre, un autre qui ne se réduirait ni à son quartier ni à sa cité, à sa religion ou à son ethnie. De croire que « l’homme est un chef d’oeuvre ». Peut-être est-ce tout simplement cela, Hair, réapprendre à voir la beauté qui est en chaque chose. Réapprendre à regarder, à ouvrir les yeux. « Our eyes are open, our eyes are open, wide wide wide ! »


OEuvre iconique, Hair se nourrit de multiples influences, littéraires, poétiques, visuelles ou cinématographiques, autant d’éléments qui se mêleront aux morceaux interprétés sur scène. Plus qu’un concert, Hair, le concert proposera une performance scénique qui plongera le spectateur dans un univers quasi psychédélique.

Nicolas Bigards

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