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: Note d’intention

Par Benoît Lavigne

Ce roman m’a frappé par sa théâtralité et sa modernité.


L’urgence d’en faire un spectacle, l’envie d’en faire un monologue se sont immédiatement imposées à moi.
Le parallèle avec la guerre en Ukraine, où de jeunes soldats sont envoyés au front ignorants tout du sens de leurs sacrifices et le récit de Céline décrivant l’absurdité et la monstruosité de la Grande Guerre était frappant.
Avec Bérangère Gallot, nous avons resserré le texte à sa substantifique moelle, naviguant entre le fil du récit et les pensées les sensations intérieures du narrateur.
Ce texte est un témoignage brut et imaginaire livré au public et nous l’avons travaillé ainsi, l’acteur se faisant conteur de sa propre histoire.


J’ai voulu porter à la réflexion et à l’émotion des spectateurs les tourments et les fulgurances de l’auteur, faire ressentir ses souffrances, son regard aiguisé sur les hommes et la société mais aussi la démence terrifiante et parfois burlesque qui s’empare de ses personnages.
À travers l’histoire de Ferdinand, nous est racontée une quête initiatique, celle d’un jeune garçon victime de la folie humaine qui va se faire homme pour survivre. Quittant son innocence et ses illusions, il va se débattre pour fuir l’enfer qui l’entoure à la recherche d’une espérance, d’un avenir. C’est ce voyage intérieur que j’ai voulu mettre en lumière.
Il fallait pour cela un acteur ayant la jeunesse, la candeur mais également la désespérance, la violence de Ferdinand, capable en un geste, une intonation de camper chacun des autres personnages, habile à manier la langue si belle et particulière de Céline.
Benjamin Voisin avec virtuosité et sensibilité fait corps avec cette histoire, il nous offre une performance fiévreuse et délicate qui nous bouleverse.
Pour l’accompagner il fallait une scénographie dépouillée onirique et mystérieuse laissant une totale liberté à l’imaginaire du spectateur. La lumière ciselée de Seymour Laval tout comme la magnifique composition musicale de Raphaël Chambouvet dessinent les mondes extérieurs et intérieurs que traversent ces êtres tourmentés. Guerre est un cri puissant dérangeant et émouvant qui doit être entendu, une dénonciation sans appel de la guerre et de sa barbarie, une peinture noire et jubilatoire de l’âme humaine.


  • Benoît Lavigne
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