Il y a huit ans s’est formée à Lausanne une troupe d’improvisation théâtrale qui a choisi pour nom un vocable imprononçable que personne ne parvient à retenir : Avracavabrac. Une dizaine de garçons et de filles se sont réunis pour éprouver chaque mois le frisson de faire naître devant un public rapidement fidélisé des spectacles provisoires et chaque fois différents. Un petit caveau du centre-ville les a vus naître et c’est aujourd’hui dans l’écrin de la salle 2 du Théâtre 2.21 qu’ils s’adonnent à une véritable récréation théâtrale, chaque dernier samedi du mois.

La plupart des membres de la troupe sont des comédiens professionnels, mais pas tous ; c’est ce qui fait sa richesse. Car ce sont des mondes qui se rencontrent sur les planches. Des mondes et leurs références multiples. Une rencontre pour de nombreux éclats de rire, quelques émotions plus profondes, une ou deux perles, plusieurs accidents.

La distribution – les dix acteurs d’Avracavabrac – a ainsi existé avant le spectacle. Un spectacle pour treize personnages dont trois ont plus de trente-cinq ans. Le premier challenge de Christian Denisart a donc été de donner à l’équipe un père, une mère et un oncle. Le résultat est la rencontre de trois acteurs expérimentés, rompus aux échardes des planches romandes, de dix acteurs encore humides derrière les oreilles (même pas tous des pros), rompus aux méandres de l’improvisation et d’un metteur en scène, rompu au racontage d’histoires. C’est l’équation qui fait de Festen le spectacle que nous avons le bonheur de pouvoir présenter sur la scène du Poche.