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Extermination du peuple

+ d'infos sur le texte de Werner Schwab traduit par Henri Christophe
mise en scène Philippe Adrien

: A propos de la pièce

Une des missions de la Comédie-Française est de découvrir des textes nouveaux, d’être au cœur de la modernité. Depuis sa création, la Comédie-Française a représenté un intérêt particulier pour le public parce qu’elle entretenait des relations avec des auteurs vivants. Alexandre Dumas avait vingt-trois ans quand il s’est présenté à la Comédie-Française avec Christine à Fontainebleau. C’est pour cela que je tiens à inscrire dans la programmation de nos trois théâtres des auteurs d’aujourd’hui, comme Werner Schwab. Mais le travail sur les contemporains ne doit jamais être disjoint de celui sur le classicisme français, nos origines grecques et latines et le Moyen-Age. J’aime que marchent ensemble Racine et Duras, Hugo et Marie Ndiaye, Molière et Copi … et, je l’espère, dans les années à venir, Adam de La Halle, Rutebeuf ou Arnoul Gréban. Dans ce contexte, la proposition de Philippe Adrien de mettre en scène Extermination du peuple m’a paru passionnante. Je connaissais son travail sur Schwab à travers les ateliers qu’il avait dirigés au Conservatoire. Il était important de faire découvrir ces textes aux spectateurs de la Comédie-Française, à ceux du Vieux-Colombier en particulier, et à la troupe, qui souhaite se confronter au théâtre de son temps.


Ce qui est intéressant chez Werner Schwab, mais aussi chez Gao Xingjian ou François Bon, c’est le travail sur la langue. Celui qui écrit pour le théâtre doit être un poète dramatique, comme Paul Claudel, Valère Novarina ou Olivier Py. La langue de Schwab bouscule la syntaxe, provoque, nous fait basculer dans la farce, la fête de fous, dans un monde excessif, violent, vulgaire et noir, dont les traits sont si forcés qu’il est impossible de ne pas en ricaner. Elle exorcise nos peurs et nos angoisses, comme Copi le fait dans Une visite inopportune. Elle est en résonance avec les temps que nous vivons. Par ailleurs, entendre cette langue dite par les Comédiens-Français est une chance. Christine Fersen, qu’on a entendue dans Victor Hugo, Martine Chevallier dans Racine ou Madeleine Marion dans Claudel sont trois grandes tragédiennes au service de la langue de Schwab, des interprètes d’une extrême précision. Comme la musique contemporaine si difficile à exécuter, l’écriture contemporaine demande une grande technicité, ainsi qu’un engagement du cœur. C’est ce que notre Maison peut apporter aux auteurs, le service que le temps passé peut rendre au temps présent.


Marcel Bozonnet
Administrateur général

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