theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Europia fable géo-poétique »

Europia fable géo-poétique

+ d'infos sur le texte de Gérard Watkins
mise en scène Gérard Watkins

: Note d’intention

Si on pose la question de l’identité Européenne, si on se la pose, si on pose la question autour de soi, c’est-à-dire en posant la question : qu’est-ce que l’Europe ? Ou plus prosaïquement, L’Europe c’est quoi ? On peut généralement remarquer qu’il va s’en suivre un silence musical, celui de l’enfant pris en faute, ou celui du citoyen qui voudrait bien répondre, avec dignité, mais qui réalise que beaucoup de choses ont changé depuis la dernière fois qu’il y a accordé la moindre pensée. Ecrire un texte sur l’Europe d’aujourd’hui, c’est s’engouffrer corps et âme dans ce silence, dans ce qui jaillit de l’espace temps, l’espace mémoire, l’espace identitaire, qui relie, en un instant, les bombardements de Hambourg, la peste à Marseille, le mouvement syndical de Solidarnoscc, la chute des Ceaucescu, les émeutes d’Athènes, les éthiques de Spinoza, les chevaliers teutons, et le Fado.


Pour une génération émergente, née en même temps que la chute du mur de Berlin, ceux qui n’ont jamais connu une Europe divisée en deux blocs, pour qui l’Euro a changé le prix du paquet de bonbon, qui n’ont pas du vraiment faire un effort de calcul ou de retranscription monétaire, qui ont accepté cette réalité comme on accepterait soudain de se réveiller sur une autre planète, l’Europe n’a pas eu forcément cet effet de standardisation, de formatage, de nivelage économique tant redouté par leurs aînés. Il y avait là une carte, des frontières, des droits et des possibilités économiques. Comme la population américaine, beaucoup d’entre eux ont commencé à migrer. Pour s’arracher de leur matrice, certes, mais aussi pour échapper à un chômage qui n’a pour eux cesser de croître.


Trouver sa place dans le monde pour un jeune d’aujourd’hui est un casse tête que nous n’avons pas connu et ne pouvons comprendre. Si on pose la question de l’utopie, si on se la pose, si on pose la question autour de soi, de manière identitaire, c’est-à-dire en posant la question, quelle est ton utopie, le silence musical qui s’en suit tend à être plus long que le précédent.


Pour une génération, le silence peut être celui d’un deuil, mais parfois, le cœur s’agite, parce qu’une nouvelle utopie vient d’être trouvée, ou inventée, et qu’il faut la propager vite avant qu’elle ne s’éteigne. Pour la nouvelle génération, le mot est nettement plus mystérieux, parce que la question ne leur a clairement jamais été posée.


Pour certains, le mot n’a aucun sens, et il faut leur poser la question plusieurs fois, les rassurer sur le sens du mot, qu’ils ne sont pas en train de tomber dans un piège mortel, avant d’obtenir des réponses pour le moins surprenante sur la cueillette et la chasse et les modes de vies des premiers peuples nomades qui foulèrent du pied le vieux continent. Avant qu’elle n’ait une valeur politique, elle a la valeur d’un rêve. D’un déplacement temporel. D’une projection transversale. Et j’ai l’impression qu’il y a là quelque chose à regarder. A transmettre. A écouter. A laisser entendre.


Ce projet me tient particulièrement à coeur pour son artisanat.


Ce projet a été possible grâce à une rencontre forte.


L'ensemble 20 de l'Erac.


J'ai pu élaboré un processus pédagogique avec eux sur trois ans.


Pédagogie réciproque, car ce temps privilégié m'a permis d'aller fouiller là ou je n'avais pas encore pu aller, dansles possibilités de travailler avec un collectif sur du matériau vivant.


Ce processus de création partagée a eu lieu en trois temps. Un premier travail de 6 semaines sur Andromaque de Jean Racine. Un deuxième temps de préparation d'une réflexion sur l'identité Européenne et les utopies naissantes. Les élèves se sont préparés pendant trois semaines, à partir de recherches et d'improvisations, et sont ensuite partis en binome dans sept villes portuaires, Amsterdam, Hambourg, Stockholm, Gdansk, Riga, Bucarest, et Athènes. Ils ont ramenés leurs expériences, écrites, enregistrés, et ont ensuite fait à nouveau trois semaines d'improvisations. J'ai ensuite écris un texte à partir de ces expériences, « Europia Fable Géo-poétique » qui sera répété pendant deux mois. Processus pédagogique basée sur le regard de l'acteur sur le monde d'aujourd'hui, afin qu'il soit prêt a le transcender et à l'interroger.


Interrogeant à la fois l'actualité, la crise, l'histoire, la mythologie populaire et urbaine, Europia (fable géopoétique) est une tentative de sonder en un mouvement l'identité Europpéenne d'aujourd'hui, en axant particulièrement la recherche sur les utopies naissantes. C'est, pour eux, pour l'ensemble, un voyage initiatique, qui relate de la particularité de leurs rencontres et de leurs interrogations sur place. C'est aussi un aller retour entre le travail de plateau, improvisations, Re-enactments d'épisodes traumatiques de l'histoire, d'interviews sonores, et des fictions que j'ai imaginés pour en faire théâtre.


J'ai cherché à écrire au plus près de leurs personnalité, et notre travail de pensée a guidé l'élaboration des fictions.


Ce spectacle va enfin voir le jour au théâtre des Bernardines à Marseille, du 11 au 13 Juillet, puis au Festival d'avignon, du 22 au 25 Juillet, au cloître st-Louis. (ISTS)

Gérard Watkins

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.