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Et cependant

mise en scène Sylvie Baillon

: Note d’intention

par Sylvie Baillon, metteure en scène

Dans notre société, le jeunisme sévit. Mais on ne laisse pas de vraie place aux jeunes non plus. Que dire alors de ce moment de la vieillesse ? Après le troisième âge, nous voilà au quatrième… Quatre générations peuvent se côtoyer : c’est un moment important dans notre histoire de l’humanité. C’est aussi une préoccupation pour nos politiques et notre façon d’envisager les sociétés de demain. Catégorie à part ? Enviée pour la consommation dont elle est capable, mais il y a de plus en plus de pauvres âgés. Bref, c’est une question sociale. Individuellement, j’arrive à ce qu’on appelle la mi-vie. L’heure d’un premier bilan. Et cependant…. Je ne comprends pas bien ce que l’on me dit quand on me dit ça. Parce que le cerveau est incapable de se penser mortel… Et cependant, raisonnablement c’est vrai. C’est une rêverie scénique que j’aimerais faire. Un oratorio. Pour la forme oratoire et célébrante. Un été, j’ai entendu Quatuor pour la fin du temps. Et il faisait très beau. Et la nature était magnifique. Un hiver, j’ai lu le livre de Philippe Forest et j’en ai été bouleversée. En travaillant sur le spectacle précédent, ce qu’on appelait les « Vanités » m’ont interrogée, même si ce n’est pas la première fois que je les voyais. Et les voix des chants baroques me font pleurer.
Alors, me sont aussi revenus en mémoire quelques vers de poésie baroque, lus dans ma « prime jeunesse » :


J’ai vu fondre la neige, et ses torrents tarir,
Ces lions rugissants je les ai vus sans rage
Vivez, hommes, mais si faut-il mourir.
(Sponde)
« Dis-moi qui tu peux être
Qui parle ainsi de toi :
N’es-tu rien ? Serais-tu peut-être
Un monstre qui remplit d’effroi ?
Je suis un peu de boue
Un fantôme mouvant,
Un fétu dont le vent se joue,
Une ombre fausse, un pur néant ».
(Madame Guyon)


Et ça n’est pas triste… C’est une grande ode à la vie « Mignonne allons voir.. » Donc du chant et du violoncelle pour raconter cette humeur. De la danse bûto pour voir ce travail du temps sur les corps. Des voix disant et des marionnettes pour la légèreté des représentations. De la vidéo peut-être pour mettre à distance spatiale et temporelle … Pour cette rêverie scénique. Et avoir le plaisir de retravailler en partie, avec l’équipe de Féminins/Masculins parce que je voudrai faire une trilogie du corps avec Alain Cofino Gomez.

Sylvie Baillon

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