Michel, assis sur une souche, écoute son vieil ami Taylor lui faire le récit de tout ce qui lui est arrivé ces trois dernières années (parce que Michel n’a rien suivi du tout, il était parti faire de la deep-mindfulness dans une sorte d’ashram du futur, à Fontainebleau) (ah oui parce que ça se passe dans le futur au fait)

Le récit de Taylor se fera par le truchement d’un petit appareil bien pratique qui permet de matérialiser ses souvenirs devant soi, sous forme d’hologramme par exemple, un peu comme dans Star Wars™ (pour celles et ceux qui connaissent) mais en mieux. Ça s’appelle un mnémoprojecteur.

Il faut dire aussi qu’il en est arrivé de bonnes, à Taylor, pendant ces deux ans : le parti politique qu’il a fondé avec quelques ami·es (la «Plateforme Contexte et Mo- dalité»), et qui avait plutôt commencé comme expérience démocratique artisanale, une galéjade poétique à moitié sérieuse, a rapidement acquis une popularité aussi fulgurante qu’inattendue qui les a propulsé aux portes du pouvoir.

Michel trépigne à présent sur le bord de sa souche, il a des tas de questions : se sont-ils faits escarbouiller par le rouleau compresseur médiatique et la mauvaise foi de leurs adversaires ? Sont-elles parvenues à rester fidèles à leurs idéaux ? Ont-ils vraiment découvert des ressources aussi mystérieuses que super-puissantes en allant se promener dans la forêt ? Ont-elles réellement fondé une nouvelle école de magie assez révolutionnaire ? Ont-ils réussi à défaire l’ignoble Erwan Dubreucq, qui est décidément vraiment pas sympa du tout ?

Avant de répondre à tout ça il faudra aborder quelques notions fondamentales : la magie paradoxale, la sylvothérapie, l’effet placebo, la théorie des Pokémons™ logo- morphes, les rivières de flippes qui coulent partout et le renouvellement des modalités du débat démocratique