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Electronic City

+ d'infos sur le texte de Falk Richter traduit par Anne Monfort
mise en scène Jean-Claude Berutti

: Hop-là, nous vivons !

Electronic City se présente comme une série de dialogues, la plupart du temps partagés entre un protagoniste et un chœur (les deux protagonistes ne dialoguant que très tard dans la pièce), le protagoniste soliloquant et le chœur commentant ses actions, racontant sa situation, s'amusant de ses déboires. Raconter, commenter, sont les deux principes du chœur de la tragédie grecque…
Le récit choral que constitue Electronic City est plutôt relâché et inclut deux scènes de tournage, d'abord celle d'un film "d'art" qui reprendrait les aventures de Tom (le protagoniste) et ensuite une série de télé-réalité qui raconterait la vie de Joy (la protagoniste). Comme dans toute forme baroque, l'auteur inclut le récit dans le récit, histoire de jouer sur la forme, d'amener le contrepoint d'une seconde intrigue mais surtout de mettre en abîme la réalité mise ainsi à l'épreuve. Ici, la réalité mise à l'épreuve par le représentation est déjà l'existence bien virtuelle de Tom et Joy. On voit bien où peuvent nous amener les récits de tournage : à une virtualité puissance deux qui du coup redevient réalité… et cette réalité n'est pas présentée de la manière la plus reluisante.
Voilà en gros expliqués les moyens qu'utilise Falk Richter pour nous faire goûter "notre manière de vivre"…


J'ai choisi de faire jouer ce texte par dix jeunes acteurs sortant de l'Ecole. Pourquoi ce choix ? Il y a d'abord qu'il faut beaucoup d'énergie pour défendre Electronic City, et une énergie démonstrative qui plus est ! En un mot, il faut une vitalité débordante. Incarner et raconter ironiquement notre avenir proche d'une manière aussi triste et égoïste ("préparez-vous il n'y a pas d'avenir" !) n'est soutenable que si cela nous est présenté dans la joie et la critique drôlatique de nos mœurs télévisuelles, par des jeunes gens qui en veulent et qui ne sont, quant à eux, ni tristes, ni égoïstes. On ne peut pas combattre le cynisme ambiant avec ses propres armes qui sont de nous faire prendre au sérieux les pires bêtises (l'épanouissement personnel, la liberté de faire ce que l'on veut, etc…). Mieux vaut en rire !
Ensuite, nos jeunes acteurs seront très vite confrontés en sortant de l'Ecole, aux dures lois du marché médiatique, et j'ai pensé que ce plongeon dans l'enfer, loin de les armer (on ne s'arme qu'après avoir plongé) leur permettra d'emplir leurs poumons d'air frais pour tenter d'étouffer le plus tard possible. Et le spectacle adhérera au plus près possible à leur sortie d'école. Ils se partageront le texte de façon a priori aléatoire, prenant sauvagement la parole pour s'imposer, tout cela à partir d'une situation de training dans l'Ecole, pour les amener vers le jaillissement de la liberté retrouvée une fois l'école terminée, et l'entrée dans la vraie vie, faite pour eux d'enthousiasme. Ainsi, je parie qu'ils nous feront partager toutes les raisons qui les ont poussées à pratiquer le plus beau métier du monde : être un artiste.



Jean-Claude Berutti
Mars 2005

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