Ce projet reprend d’abord une de mes préoccupations de théâtre, celle de faire découvrir à un public de nouvelles écritures et de nouveaux auteurs, ce fut notamment le cas avec Alain-Julien Rudefoucauld qui vient de recevoir le prix France culture Télérama 2012, puis avec Arnaud Poujol. C'est le cas aujourd’hui avec Lionel Teixeira.

Ce texte, dans la suite de plusieurs monologues réalisés ces derniers temps, convient à mon cheminement par la matière de son écriture, des mots, des silences et de sa musicalité qui me permettent d'y laisser une part de mystère, tout en le rendant limpide.
A la fois audible sans tout révéler ni mâcher aucun travail.
Pour atteindre ce but, il faut souvent s’effacer. Ne pas mettre en avant le jeu, aller chercher la solitude, la nostalgie, l’enfance du texte, de l’écrivain, du comédien du spectateur.
Dans la suite logique du spectacle Le Bain, je propose donc ici un dispositif où le support visuel (et ici vidéo) accompagne le texte et concentre son écoute.

J’ai trouvé dans ce texte un intérêt scénique évident. Le récit, dans ces va-etvient entre fantasmes et quotidien fait écho aux allers-retours entre le texte dit et celui enregistré, entre les projections mentals du personnage et les projections des trois écrans du dispositif.

Enfin, ce projet me permet de reprendre une nouvelle fois une forme de compagnonnage avec un comédien, comme cela a été le cas avec Lucas Thierry, Babeth Fouquet, Daniel Strugeon, Maury Deschamps...
Cette formule de travail privilégiée continue donc avec Julien Pluchard.

Jean-Luc Terrade