L’espace scénique est un arrêt de bus, espace urbain, espace d’attente, d’ennui et de rendez-vous. C’est aussi un lieu intime dans la mesure où l’adolescent a son arrêt de bus habituel. C’est un « point de départ » qui évoque un horizon futur, un avenir proche : la prochaine demi-heure.
C’est aussi l’idée d’une cabane urbaine que les adolescents peuvent s’approprier. J’ai construit cet arrêt de bus avec des lycéens parce que je voulais aussi qu’ils prennent part à la construction de ce projet.

Il fallait que cela parte de cet arrêt de bus pour aller occuper l’espace, découvrir l’extérieur de cet abri. Cette découverte se fait par la danse : l’arrivée du corps dans un espace, dans une nouvelle aire de jeu qu’est la scène. Les chorégraphies font appel à deux énergies opposées qui sont constitutives de l’adolescence : l’énergie koala et l’énergie débordante.

L’adolescence c’est un passage du flou au net, c’est cette idée qui a présidé à la mise en scène. L’envie était de travailler sur un spectacle qui se réinventerait chaque fois. DEVANT NOUS est à 60% improvisé. Nous avons travaillé sur une succession de séquences qui ont un début et une fin et qui sont une matière à théâtre et à jeu. Plus le temps de la représentation passe plus les choses sont écrites et précises. Tout le travail a été de développer la capacité de chaque actrice et acteur à inventer en direct et à suivre les inventions des autres. Cette mise en danger, ce risque pris joue avec les limites de la représentation. C’est une façon de mettre en scène la recherche des frontières de l’adolescent, de jouer avec les limites du réel et du fantasme.

Ce spectacle est aussi une création qui voit la Cie fêter ses 16 ans.