Antigone, un mythe qui a traversé notre Histoire occidentale. Mais était-il possible d’écrire une figure d’Antigone contemporaine, à notre époque où la spiritualité s’efface devant le fanatisme religieux ? Où trouver ses motifs de résistance ?

Le retour au texte antique ouvrait une brèche avec la scène augurale entre Antigone et Ismène qui fixait l’opposition entre les deux femmes en même temps qu’elle faisait émaner une inconsciente connivence. Celle du sang.

Cette ouverture théâtrale mettait sur la scène de la cité deux femmes, femmes qui aujourd’hui encore n’occupent ni la place ni le pouvoir qu’elles réclament. Cela servait notre propos : écrire une Antigone d’aujourd’hui, où les figures masculines seraient absentes, où les questions de notre époque seraient ressenties et vécues par deux femmes, porteuses chacune d’un projet radicalement différent mais défendu avec un égal courage.

Christine Méron et Guillaume de Moura