: L'Araignée dans la plaie : de la désillusion métaphysique
Le texte renvoie aux derniers instants du Christ en croix, entouré des deux larrons. Ceux-ci, effrayés par une araignée qui menace de monter jusqu’à eux, sollicitent les interventions miraculeuses de leur illustre compagnon d’agonie. Il ne peut que manifester son impuissance, et lancer son fameux « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Dérision absolue et pathétique, ce sont les deux larrons qui, dans un geste trivial et désespéré, tout simplement humain, tenteront de protéger de l’araignée de la mort le « minable bavard » en qui ils auraient voulu croire.
Au-delà de l’ironie sur l’impuissance de la religion chrétienne et de toutes les religions, à nous sauver et même à nous octroyer ne serait-ce qu’une vie plus agréable, le texte est plus encore emblématique d’une totale désillusion sur notre condition : totalement prisonniers sur nos croix, nous assistons impuissants à la victoire du « gros qui a pipé les dés » et qui gagnera toujours. Toutes les tentatives d’espoir ou de croyance en une évolution positive se cassent la figure. L’Araignée monte inexorablement et entrera dans la plaie même du Christ et les deux larrons n’auront d’autres solution que de lui cracher dessus pour empêcher l’inacceptable.
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