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Crésus

Johannes Pramsohler ( Direction musicale ) , Benoît Bénichou ( Mise en scène ) , Reinhard Keiser ( Musique ) , Lukas von Bostel ( Livret )


: Note d’intention

par Johannes Pramsohler

Croesus représente un sommet du style très spécifique de l’opéra baroque de Hambourg. Inspiré directement de l’opéra vénitien, il alterne, avec une remarquable efficacité dramaturgique, des scènes sérieuses et des scènes burlesques. L’idée était de défendre un art ouvert à tous en mêlant, sans aucun ménagement, les genres nobles et populaires. Dans Croesus, on voit même le pouvoir absolu tourné en dérision.


La complexité de ce livret, mettant en scène de nombreux personnages très contrastés tant vocalement que dramatiquement - du bouffon Elcius au traître Orsanes, en passant par la noble princesse Elmira, gratifiée d’airs superbes - donne à Keiser l’occasion de déployer des trésors d’imagination et d’inventivité. Il nous offre une partition merveilleusement contrastée, véritable patchwork de genres et de styles musicaux. Les différents statuts sociaux des personnages et leur caractérisation musicale donnent lieu à une impressionnante variété de styles et d’écritures.


En tant que musicien défendant une approche historique de la pratique, c’est surtout l’aspect intemporel de cette musique qui me fascine. Avec l’Ensemble Diderot, nous partons de la deuxième version, datant de 1730 et en proposons une nouvelle édition à partir du manuscrit original. Le respect du texte est pour moi la clef d’une compréhension moderne de cette partition fascinante et si intelligemment construite.
Keiser montre dans les mélodies, l’instrumentation et la vivacité d’écriture, un talent égal à celui de Haendel – voire peut-être même plus aventureux. Les idées sont présentées sans détour et aucun air ne se ressemble. L’œuvre présente un très grand nombre d’airs assez courts, donnant ainsi l’impression d’une composition faite d’une seule traite.


En fusionnant et en réduisant quelques rôles, nous donnerons à tous les solistes une partie presque égale, aidant à densifier l’action. Les caractères deviennent ainsi encore plus complexes et intéressants : en devenant un traître, Elcius développe une nouvelle facette à un rôle purement bouffon, tout comme Clerida qui chante aussi la vieille et lubrique nourrice Trigesta ou encore le sage philosophe Solon, qui en chantant également les airs de Halimacus, devient un personnage plus actif au sein de l’action.


L’orchestre est extrêmement coloré et moderne pour son temps avec des zuffolos – sorte de flûte à bec sopranino, hautbois, flûtes traversières, trompettes, chalumeaux.

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