Par Xavier Legasa, directeur artistique

Enthousiasmés par l’expérience de la cinquantaine de représentations de La Maison qui chante, nous souhaitons poursuivre et approfondir notre travail spécifique de chanteurs marionnettistes. Nous avons expérimenté la marionnette, interprète génial et fascinant, qui nous a permis de dépasser nos possibilités expressives de chanteurs « de chair et d’os ». Nous souhaitons poursuivre dans cette voie et développer notre technique de manipulation au service d’une proposition dramaturgique et musicale forte.Nous confions la mise en scène, la scénographie et la construction des marionnettes à Neville Tranter, du Stuffed Puppet Theater d’Amsterdam qui nous a formés à la marionnette et a créé les puppets de La Maison qui Chante.
Nous partirons d’une commande de livret à Philippe Dorin, que j’ai contacté après avoir vu sa pièce 2084 un futur plein d’avenir (Ed. Ecole des loisirs), écrite pour la compagnie “Flash Marionnettes”. Conquis par son écriture vive et incisive, sa vision tendre et terrible de notre monde, je lui ai proposé d’écrire pour “la voix chantée”, ce qu’il a bien voulu accepter.J’ai lancé l’idée de la thématique Shakespearienne du pouvoir, présentée sous la forme d’une «Opérette cruelle», voici un extrait de la réponse de Philippe Dorin : « ... Je crois que, davantage que le pouvoir, il serait bien de traiter du thème de “l’envie”, ce puits sans fond dans lequel on finira tous par s’engloutir. Comme l’argument doit rester très simple, je me verrais bien le traiter à la manière d’un conte cruel... Le ton sera celui de la farce puisque la référence musicale est celle de l’opérette».
Il faudra bien sûr appréhender cette proposition à la lumière de l’écriture particulière de Philippe Dorin, caractérisée par de courtes scènes très rythmées, où foisonne une multitude de personnages et où la dimension comique est toujours présente.

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Par Philippe Nahon, directeur d’Ars Nova ensemble instrumental

Quand l’opéra arrive aux oreilles et aux yeux des enfants, alors la Castafiore a rangé ses bijoux au fond du tiroir, et la magie opère. La marionnette-souris devient vivante “évidemment, puisqu’elle chante” dit un spectateur de 8 ans à sa voisine, intriguée.Là commence l’éveil de l’équilibre de la musique issue du magma sonore grâce à l’instrument le plus pur : la voix, le chant.Fort de ce constat grâce à la “Maison qui chante”, opéra de Betsy Jolas qui a tourné et tourne encore dans l’hexagone, avec le Carrosse d’Or et les marionnettes de Neville Tranter, Ars Nova poursuit ses initiatives vers le jeune public en provoquant la rencontre de deux créateurs : l’auteur Philippe Dorin et le compositeur Alexandros Markeas. Le premier, comme dans son livre “2084”, connaît l’art de la scène et du déroulement théâtral ; le second se joue des formes, sa palette sonore, vocale et instrumentale est riche en couleurs et en émotions.C’est dans ces rencontres que naissent les œuvres qu’attend le public, petit et grand. Une des missions d’Ars Nova.

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Par Philippe Dorin, auteur

Une suite de courtes scènes de marionnettes qui racontent la vie d’un roi maître chanteur cultivant la mauvaise foi pour assujettir son peuple et son entourage. Lui, c’est la tête. Son manipulateur, le bras. Tout le monde doit chanter, que ça vous chante ou pas ! Un petit orchestre et un chœur de filles viennent ponctuer la vie de ce royaume sans fausse note.Mais, petit à petit, quelques couacs vont se glisser ici ou là et mettre un bémolaux « si » autoritaires du maître chanteur. Une modeste professeure de philosophie réveillera la conscience de son propre manipulateur qui appartient à cette majorité silencieuse vivant dans l’ombre. Tous les deux iront tenir tête à ce guignol de roi main dans la main, et s’en reviendront bras dessus, bras dessous.