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Corps extrêmes

Rachid Ouramdane ( Conception )


: Entretien avec Rachid Ouramdane

Envol, apesanteur, suspension... Pourquoi ce besoin de quitter la terre ?


L’idée est d’explorer ses limites, en ayant une réflexion sur la liberté. Chercher à aller plus loin, c’est ne pas subir le monde dans lequel on vit ou tel qu’il nous apparaît. Par exemple, malgré sa peur du vide, le funambule Nathan Paulin a trouvé une façon de se concentrer et de réaliser des choses qu’il pensait impossibles. Cela lui a permis de s’assumer, de grandir et de transformer son rapport aux autres.


Pourquoi justement avoir fait appel à deux sportifs de l’extrême, en plus des acrobates ?


Je ne voulais pas mettre l’accent sur la virtuosité de ces sportifs, mais plutôt montrer aux spectateurs leur sensibilité, qui transparaît dans les témoignages diffusés pendant le spectacle. Derrière les efforts, il peut en effet y avoir une extrême attention, de la douceur aussi parfois. Qu’ils soient acrobates, grimpeuse ou funambule, ils se retrouvent autour du rapport à l’aérien, à la suspension, au vide.


Même si le spectacle est joué en intérieur, l’environnement y est très présent...


Ce projet a une réflexion écologique dans la façon dont les sportifs doivent être attentifs à l’environnement qui les entoure.
La seule façon de ne pas être en danger et de réaliser des choses prodigieuses, c’est de passer un pacte avec l’environnement dans lequel ils évoluent.


Derrière leurs prouesses subsistent les notions de la peur et du risque. Avez-vous eu besoin de les mettre en confiance ?


Oui, pour qu’ils révèlent une part d’intimité, à travers leurs témoignages, et qu’ils acceptent de s’exposer au regard de l’autre. Mais je n’en ai pas eu besoin pour ce qui est du vide, car ce sont des experts de leur discipline. En revanche, il me semblait intéressant de partager leur rapport au risque, qui ne se situe pas au même endroit pour le spectateur. Il y a un savoir-faire, tout est sous contrôle, et c’est lors d’un moment d’oubli ou de manque d’attention, que la chute peut arriver.


Une fois encore, votre spectacle comporte de la vidéo. Pourquoi ce choix ?


J’ai commencé à travailler sur ce projet pendant le confinement. Les premières étapes se sont faites en extérieur car il était important que l’on voie le lien entre les sportifs et leur environnement. C’est pourquoi nous avons installé une falaise sur scène : ce monochrome blanc devient un écran pour projeter des images et faire un va-et-vient entre l’intérieur et l’extérieur.


Vous avez quitté la codirection du CCN2 - Centre chorégraphique national de Grenoble pour Chaillot. Grenoble vous manque ?


Grenoble et son environnement ont façonné mon imaginaire et m’ont amené à faire ce spectacle. Je tiens à remercier l’équipe du CCN2 avec laquelle j’ai initialement produit le spectacle.


  • PROPOS RECUEILLIS PAR CÉCILE ALIBERT EN AVRIL 2022 POUR LES AFFICHES DE GRENOBLE ET DU DAUPHINÉ
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