theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Colonel Barbaque »

Colonel Barbaque

+ d'infos sur l'adaptation de Pierre Rosat ,

: Le Texte

Colonel Barbaque se présente sous forme de nouvelle dans le dernier roman de L. GAUDE : Dans la nuit Mozambique.

Résumé : Ripoll - Colonel Barbaque - était soldat de la guerre 14-18. Touché, blessé, il va mourir. Il est sauvé par le nègre M'Bossolo qui le porte sur son dos. Il est sauvé mais lui ne pourra sauver M'Bossolo, mort plus tard de la grippe espagnole. Ripoll se révolte : « Les nègres crèvent d'être venus chez nous. Ils crèvent de subir cette pluie qui vous glace les os. Et d'obéir aux ordres de cette guerre dans laquelle ils ne sont pour rien. Ils crèvent là. Par obéissance. Et générosité Et rien. Ni médaille. Ni merci.... Renverra-t-on les corps aux familles ? Non, ces nègres-là n'ont pas de famille. La patrie. Juste la patrie. Un cimetière municipal fera l'affaire. Je suis devenu noir en pensant que M'Bossolo allait avoir froid pour l'éternité. »
Ripoll démobilisé va tout quitter pour partir en Afrique ... à la recherche de la patrie de M'Bossolo. Il devient marchand, marchand de tout puis trafiquant d'arme. Il rencontre le monde des colons :


« Ripoll, me disait le Capitaine Simard, franchement, je ne comprends pas. Un type comme vous. Un ancien des tranchées. Médaillé pour bravoure, paraît-il. C’est ce qu’on m’a dit Ripoll. Qu’est-ce que vous faites ? Franchement. Vos trafics, là : les armes, les pierres précieuses…Vendre des fusils à ces pauvres négres. Qui vont s’entre-tuer. Ou pire. Les utiliser contre nous. Franchement, Ripoll. Un homme comme vous. Au nom de la morale des poilus. J’en suis un moi aussi. La baie de la Somme. Je ne comprends pas. Vous méritez mieux. »
J’aurais pu laisser Samard ronronner, le laisser évoquer avec grandiloquence le drapeau français, la vertu des poilus, l’exemple que nous représentions, mais j’avais envie de mordre et de le mordre lui, justement, avec sa gentillesse sucrée…


La révolte de Ripoll prend forme. Il deviendra chef d’une insurrection indigène.
Colonel Barbaque, baptisé ainsi par eux.
Ensuite, c’est le parcours sanglant de Colonel Barbaque : « Je suis la guerre. C’est pour cela qu’ils m’appellent le Colonel Barbaque. Ils on reconnu cela en moi : Une hyène qui s’ennuie lorsqu’elle ne tue pas. »
La révolte est désespérée face à la répression française. Désespérée aussi est la fuite en avant de Ripoll-Barbaque.
Et tout s’arrêtera :
« Alors ils m’ont fait boire la liqueur des nuits sans lune, ils m’ont apprêté la grande pirogue de guerre et ils m’ont salué…Je l’ai bue cette nuit-là. Je savais que je n’y survivrais pas. Quelques heures plus tard, la fièvre s’était installée dans mon corps et elle ne m’a plus quitté….La fièvre m’emporte et me libère. Je ne suis plus colonel Barbaque. Pour la première fois depuis si longtemps, je ne suis plus l’homme aux mains de sang. La fièvre fait disparaître un à un tous ces hommes en moi : Barbaque, Ripoll, ils me quittent. Je reste comme nu…. »

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.