DES ENJEUX ET DES MESSAGES CAPITAUX

"Cendres sur les mains" est une pièce contemporaine engagée et humaniste qui raconte la guerre et la purification ethnique sans tomber dans la brutalité du réel.

L'auteur choisit, pour donner la parole à ces hommes et ces femmes, d'écrire une pièce à deux voies qui alterne entre absurde et poésie. Une ode à la vie et à l'humanité.

UNE PIÈCE ENTRE ABSURDE ET POÉSIE

La pièce de Laurent GAUDÉ m'a bouleversé (dans le bon sens du terme). Elle m'a fait rire. Elle m'a fait pleurer.
J'ai ri de l'absurdité de ces deux Fossoyeurs et de leurs préoccupations égocentrées. J'ai pleuré devant l'ampleur de leur bêtise. Et j'ai été bouleversé par l'histoire et la poésie de la Rescapée.

Dans cette pièce à deux voies, la Rescapée est quelqu'une venue d’ailleurs. Elle porte la mémoire des hommes. Elle est la passeuse d'âme. Elle est le témoignage de toutes ces vies volées par la guerre. Omniprésente. Là sans être là. Elle flotte, portée par son éternité.

Les deux Fossoyeurs sont des personnages terrestres accrochés à la réalité de leur quotidien. Leur stupidité et leur passivité en font deux monstres comiques et absurdes, deux marionnettes.
Deux univers cloisonnés cohabitent mais ne se rencontrent jamais.

UNE MISE EN SCÈNE TOUT EN SYMBOLE

Les deux Fossoyeurs, trop occupés par leurs tâches quotidiennes, entrent et sortent de l’univers de la Rescapée sans même s’en rendre compte.

L’idée de filmer la Rescapée m'est venue pour donner une dimension supplémentaire à cette pièce et ses messages. Avoir une image cinématographique en miroir de son interprète sur scène permet de servir au mieux le propos et de faire ressortir pleinement les émotions.

La mise en scène réunit ainsi le théâtre et le cinéma, l'ombre et la lumière, le silence et le vent et le chant... qui balaie symboliquement la mémoire. Alors, le souffle de la vie s’insère et s'immisce peu à peu entre les Fossoyeurs et la Rescapée.