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Cachafaz

+ d'infos sur le texte de  Copi traduit par René De Ceccaty
mise en scène Benjamin Lazar

: Tragédie Barbare en deux actes et en vers

La pièce de Copi apparaît tout de suite comme un livret idéal, tout d’abord par les pistes musicales suggérées dans l’écriture même. En effet, nombre de thèmes et de personnages rappellent l’opéra vériste à la Puccini. L’univers urbain appelle à un traitement contemporain de l’univers sonore, proche de la musique concrète, tandis que la distribution (deux rôles-titres et un choeur) rappelle la structure des grandes tragédies antiques, mais également les grands opéras qui en reprennent le principe. La forme versifiée (octosyllabes écrits en argot uruguayen) est une évocation directe de la payada, art de la joute poétique et musicale en Argentine, où des poètes-chanteurs (les payadores) s’affrontent pendant des heures, en improvisant des textes sur des canevas musicaux préétablis, accompagnés à la guitare. L’autre genre musical et poétique évoqué dans Cachafaz est le tango, celui que cherche à composer le rôlet-itre. Ainsi, la pièce de Copi ouvre au compositeur de ce futur opéra le champ d’une écriture musicale polysémique, tissant des liens entre musique populaire et musique savante.


Ce projet d'adaptation musicale de Cachafaz confié au compositeur argentin Oscar Strasnoy se distingue par sa volonté d'impliquer, dès le début, toute l’équipe de création dans le processus d’écriture. La composition sera donc précédée d’un travail en résidence, où le compositeur, le chef musical, le metteur en scène, le scénographe, le costumier, l’éclairagiste et les chanteurs seront présents. La lecture du livret et le travail du texte précéderont l’écriture musicale : les questions de prosodie, d’espace, de dramaturgie seront abordées ensemble, et permettront un mûrissement qui peut faire défaut quand une équipe se réunit au premier jour des répétitions finales. Cette façon de faire est assez rare à l’opéra, où le chanteur, et d’autres membres de l’équipe, viennent souvent en bout de chaîne du processus de création. Cette commande à Oscar Strasnoy permettra par ailleurs à Benjamin Lazar d'initier une nouvelle collaboration avec Geoffroy Jourdain et Les Cris de Paris, et de relancer avec eux un projet de création musicale contemporaine.


Pour le fond, la pièce de Copi est brûlante d’actualité sur les déséquilibres croissants des rapports Nord-Sud (Cachafaz et le choeur des voisins souffrent de la faim, alors qu’ils travaillent aux abattoirs, dont les viandes sont destinées à l’exportation). C’est un portrait violent, mais plein d’humour, d’un bidonville d’Uruguay (le conventilllo), en face de Buenos Aires, où la promiscuité et la précarité peuvent créer soit un climat délétère (c’est le cas au début de la pièce), soit dans l’union et la révolte, un élan d’espoir et une transfiguration.


Le petit nombre de solistes ainsi qu'une formation musicale réduite autour de l’instrument principal (la guitare de la payada) feront de cet opéra un spectacle adapté aux maisons d’opéra comme aux théâtres.

Benjamin Llazar

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