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Bourlinguer

mise en scène Darius Peyamiras

: Note d'intention

Jean-Quentin Châtelain et moi-même avions envie de travailler à nouveau sur un monologue. Je lui ai proposé le thème de la « marche » : soi face au monde, à l’univers. J’ai lu de nombreux auteurs, de Bouvier à Walser et j’ai trouvé ce texte de Cendrars, Gênes, édité dans un recueil intitulé justement Bourlinguer. Il y avait là une langue extraordinaire, envoûtante, musicale, écrite en spirale et dont le centre collait à la quête que je me proposais de traiter, une réflexion sur l’aventure humaine. Nous avons été séduits.


« Bourlinguer ». J’aime ce mot, il évoque l’errance, la découverte, l’aventure, on pense à « rouler sa bosse », à « mener une vie aventureuse ». Mais cela signifie aussi, dans la langue des marins, « faire des efforts pour avancer contre le vent et la mer ».


Blaise Cendrars écrit ce texte à l’âge de 61 ans, il se met en scène à 20 ans revenant sur les traces de son enfance napolitaine sur les hauteurs du « Voméro », la colline qui surplombe la baie de Naples. Ce retour donne lieu à une fulgurance d’écriture très inventive, qui passe de l’anecdote détaillée autour de personnages hauts en couleurs à des réflexions sur le genre humain.


Lorsqu’il revient en septembre 1906 dans ce quartier qui abritait le « Palazzo Scalese », cette vaste maison entourée d’un jardin exotique dans laquelle il a vécu, Blaise Cendrars est en fuite. Il fuit son patron, avec lequel il a un grave contentieux, depuis le caravansérail de Téhéran, trois mois de poursuite mouvementée. Il découvre les lieux de son enfance complètement transformés, en proie à de nombreux projets immobiliers plus ou moins frauduleux ou contestables. Il est dans un sale état, crevé, perdu, à se demander qui il est.


Et il s’enterre, pour retrouver ses forces, ses racines, sa lumière. Il le fait dans le « clos Virgilii », jardin du tombeau de Virgile, au sommet de la colline, lieu des heures magiques passées en compagnie d’Elena ; il ne fait pas bon revenir dans le paradis de son enfance qui est un paradis perdu, le paradis des amours enfantines écrit Cendrars. Partant de là, le récit se déroule.


Ce récit est un voyage dans le Naples du début du siècle, rempli de sonorités, d’odeurs, de musique, de misère et de richesse, c’est le voyage intérieur d’un être en quête de l’essence des choses. Par la force de ses évocations, il nous parle de l’histoire des humains, du grand théâtre du monde. C’est un texte euphorique.

Darius Peyamiras

avril 2013

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