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Blackbird

mise en scène Collectif Impakt

: Note d’intention

Blackbird questionne un cas particulier de pédophilie où les faits et leurs circonstances sont teintés tout à la fois d’amour, d’attirances et de répulsions.


Qu’appelle-t-on “abus” ? Qu’y a-t-il derrière le scandale que la société condamne sans l’interroger?


Harrower revient là où la loi entend fixer le réel de manière définitive. Il remet la vie là où il n’y avait plus que de la norme. Ni condamnation ni apologie, son texte interpelle précisément parce qu’il ouvre un temps pour que s’exprime, par-delà le besoin de juger, la vérité intime de deux destins frappés par l’interdit.


Porter en soi les traces indélébiles, le ressassement quotidien d’une vie foutue en l’air, la culpabilité, le désir de revoir l’objet aimé, l’interdiction de la loi et la honte ; face à tout cela, comment font les partenaires maudits pour continuer à vivre avec dans le fond de la gorge le goût de métal de la question sempiternelle : « Pourquoi ai-je cédé à ça ? »


Tricher, garder tout pour soi? En parler, mais à qui et « pourquoi avoir besoin de raconter ça ? » Faut-il que ça sorte ? Mais comment ?


En fait, ça ne sort jamais. Ça dort toujours quelque part. Il reste alors un secret lourd à porter. Un secret d’amour et de haine, de vérités et de mensonges, de désir et de dégoût, de consentement et d’abus, de pulsion et de répulsion, de liberté et d’emprisonnement.


Au coeur des contradictions de la vie des hommes, sans nier l’existence et la nécessité de la Loi, quelle est la place de l’amour chez les êtres aujourd’hui ? Celle d’exprimer leur besoin de vivre ?


A nouveau seuls tous les deux. Face à face comme au procès : leurs corps, les nôtres, véritables lieux de la mémoire. Les corps pétrifiés, fantomatiqu es, auront beau se maintenir, ils ne résisteront pas longtemps. Ils se trahiront. Nous nous trahirons. Les souvenirs prendront corps. Nous ne pourrons pas ne pas nous parler.


Concentrer principalement la mise en scène sur l’échange verbal, gommer les références de temps et d’espace, rompre le présupposé réaliste de la pièce pour retourner à la chair du texte, à la matière brute de cette confrontation : les corps et les mots. Rendre la densité de l’écriture.


Trouver enfin une proximité aussi grande que possible avec le public, en faire le “témoin par effraction” d’un face-à-face auquel, pas plus que Ray et Una, il ne pourra échapper.

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