1/ TABLEAU 1

Plateau nu, un acteur entre, il ouvre son ordinateur portable, son fond d'écran se projette derrière lui, puis des pages web, en nombre, qui se succèdent, frénétiquement ; témoignage du cheminement de sa pensée, des connections, du hasard, de son errance... De ses pérégrinations sur le web, de pages en pages, c'est toute l'intimité et la personnalité de cet homo numericus qui s'offre aux spectateurs : son environnement social, son rapport au monde, ses luttes, ses passions, son désir, mais aussi ses dualités... Dans ce premier tableau le rapport au public est direct. Car s'il semble absorbé par sa machine, il n'en demeure pas moins le maître.

Mais petit à petit, cet univers réaliste va se déconstruire, l'homme et sa machine se confondre, au profit d'un univers onirique composé de symboles, de lignes, d'images, de pixels, de sons déformés. Nous serons dans la machine – cerveau ; monde tout à la fois intime et technologique ; au coeur du questionnement sur le rapport de l'humain à son nouvel environnement technologique ; aux portes du trans-humanisme.

2/ TABLEAU 2 : LE MOUVEMENT

Dans ce Tableau n°2, un danseur jaillira de la machine, rejoignant l'homo numericus dans son errance. Le virtuel se mêlera au réel, dans une esthétique qui ne sera pas sans rappeler celle de « Tron » premier film de l'histoire à avoir utiliser des images de synthèse en 1982 . Le mouvement se substituera à la parole, le corps du danseur viendra remplacer la souris, prenant le contrôle sur la machine et les images, grâce à la technologie kinect... Guidé par la musique, il créera en direct une performance chorégraphique et vidéo, métaphore poétique et mouvante de la créativité universelle que nous procure internet.

Ce deuxième tableau sera l'occasion de créer un lien sensoriel entre le public, la scène et la machine.
Pour construire en direct une partition originale et singulière nous entreprendrons un travail basé sur le geste instinctif, le mouvement spontané et l'interaction entre l'image projeté et le corps.
Je ne veux pas cantonner les mouvements à un seul et unique style, les partitions chorégraphiques s'écriront avec l'installation numérique et l'interprète, laissant une place très importante à l'improvisation dansée. Tous les styles pourront être expérimentés, l'idée étant d'utiliser notre installation comme un révélateur et un espace de liberté créatrice appartenant à chacun. Autant de qualités de mouvements et de gestion des corps qui rendront compte de la multiplicité créative de notre installation et de la culture numérique en général.
Une invitation à la création.