Premier amour - 1945

A la mort de son père, un jeune homme est chassé sans ménagement de la maison familiale. Sur un banc, il rencontre une femme qui, à force de l’importuner, finit par le ramener chez elle. Prostituée de son état, la femme offre l’hospitalité à celui qui devient peu à peu le témoin auditif de ses galipettes diurnes. Le jour de la naissance d’un enfant dont elle tente de lui attribuer la paternité, le jeune homme quitte son abri provisoire, poursuivi jusqu’au bout par les cris inhumains du nouveau-né.
Monologue cynique, sarcastique et drôle, Premier amour est l’un des premiers textes en français de l’auteur.

La dernière bande - 1960

L’histoire - à la fois autobiographique, à la fois « projection » - de Krapp : un vieux personnage, mi-clochard aviné, mi-clown, qui, toute sa vie s’est enregistré sur un vieux magnétophone à bandes.
Il possède des dizaines de bobines archivées. Parfois il s’enregistre et dit ce qui lui passe par la tête. Parfois il se réécoute.
Effet miroir entre l’homme du passé et l’homme du présent.
Beckett y parle de la fin, de la mort, bien sûr. Du terrifiant échec de toute vie humaine, avec ses renoncements, ses abandons, ses oublis.

Pas moi - 1972

Pièce en un acte pour une bouche, l’œuvre sans doute la plus insolite de l’auteur. Une bouche, féminine, largement dessinée au rouge à lèvres et fortement éclairée, est donnée à voir, exhalant le mal d’être et de la douleur. En objectivant son récit à la troisième personne, elle refuse le « je » et crie sa disparition. Conçue sans être désirée, elle est abandonnée par sa mère, grandit dans un orphelinat sans amour, avant d’être une autre de ces expulsés qui hantent la création beckettienne.