: Intentions
La Chine s’est éveillée, indiscutablement. Et la
peur encore une fois s’installe insidieusement
dans les consciences. On entend toujours des
lieux communs et des remarques acerbes
proférées à l’encontre des « envahisseurs » qu’ils
incarnent . Nos peurs se reportent sur l’étranger,
qui devient la cible évidente dès lors qu’on est en
groupe et qu’on se sent plus fort. À plusieurs, on
s’entraîne d’autant plus facilement à en faire un
ennemi jusqu’à le transformer en une menace
dangereuse.
Dans cette pièce, les chinois ne sont qu’un
prétexte pour évoquer l’inquiétude récurrente
d’une invasion supposée.
Bal en Chine sonne comme une fausse note dans
la bouche d’une étrangère, en l’occurrence moimême,
qui tente de dévoiler l’origine du malaise
provoqué par cette peur et mettre en lumière
notre résistance à nous regarder nous-mêmes.
Un des protagonistes croit être Chinois, un autre
voudrait l'être et tous les autres ne veulent surtout
pas être pris pour tels. Dans cette confusion
d’identités, chaque personnage perçoit dans
autrui une réalité déformée par son regard. Il aura
pour tâche à la fois « d’abattre » l’autre et de se
battre pour défendre ce qu’il croit être. La pièce
entraîne ainsi les personnages sur une fausse
piste qu’ils suivront jusqu’au bout, jusqu’à ce
qu’ils touchent à la misérable solitude, jusqu’à se
perdre dans le labyrinthe souterrain de leurs
peurs. À cause ou grâce à cette nouvelle solitude,
ils découvriront sous la bourbe de leur phobie une
surprise fragile, tapageuse, dévoilant l’éclat
authentique d'une vérité emprisonnée.
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