Un panneau devant le garage : "Vide-grenier suivi d'un discours de Mr P. Foster". Le public pénètre dans le vide-grenier (en américain : "garage sale") : aucun espace scénique évident, si ce n'est la mise en scène habituelle du brocanteur - des étaux, des objets... beaucoup d'objets. Le spectateur chine, échange avec le brocanteur et achète s'il veut. Le brocanteur négocie, vend certains objets pour des prix dérisoires, fixe des prix hallucinants sur d’autres, ou refuse tout bonnement de vendre des bricoles apparemment sans valeur.

Au bout d’un moment, il s'adresse au public et raconte son histoire. Orphelin, il a suivi un traitement pour des troubles comportementaux. L’un des effets secondaires du traitement était la perte de mémoire. Mais il se souvient d'un jeu auquel l’un de ses pères adoptifs jouait avec les enfants. Pendant l'heure qui suit, Foster va rejouer à ce jeu avec le public : les spectateurs vont choisir, les yeux fermés, des objets dans l’Arche à Histoires du père adoptif de Foster.

On se rend compte que Foster est en train de vendre des fragments de sa mémoire. A chaque objet choisi correspond une histoire. Peu à peu, sa vie se dévoile. Mais les histoires, tour à tour touchantes, drôles ou troublantes, sont les pièces d'un puzzle incomplet. Ce puzzle prend une forme différente à chaque représentation, puisque l'ordre des histoires n'est jamais le même. Les récits s’enchaînent et entraînent le spectateur dans un questionnement tant amusant qu’effrayant : une histoire a l’air de contredire ce qu'il a dit au début, une autre a l'air trop loufoque (est-ce qu’il se moque de nous ?), une information sur une fiche de conte qui circule dans le public brouille les pistes… Le doute s'installe sur les récits de Foster. D'une confession, on glisse vers une intrigue policière. Qui est cet homme à trous de mémoire ? Qu'essaie-t-il de nous dire ? Que s’est-il vraiment passé ?