Le spectacle Amours (1) a été créé en avril 2019 à la Maison Centrale d’Arles.

C’était le 3ème spectacle de la Compagnie Louis Brouillard au sein de la Maison Centrale d’Arles.

C’est un spectacle particulier.

Amours (1) est né de l’idée de faire un spectacle qui bouscule le moins possible le fonctionnement de la Prison.

Il a été créé dans une salle où on avait la possibilité de répéter avec les détenus depuis 6 ans.

La direction de la prison nous avait demandé de travailler de façon plus légère et moins contraignante.

Nos deux précédents spectacles, avec de gros décors et beaucoup de matériel technique, avaient demandé beaucoup d’efforts au personnel sur un plan logistique et sécuritaire.

Il était important d’être à l’écoute et ne pas risquer de se couper de l’adhésion de la prison à notre démarche.

La contrainte nous a poussés à revenir à une économie absolue du théâtre sur le plan de la mise en scène.

J’ai décidé qu’on se passerait de décor, de lumière, de son, de costumes, d’accessoires, et qu’on jouerait avec les chaises disposées dans la salle.

À noter que dans cette petite salle on ne pouvait accueillir que 17 spectateurs.

J’ai également décidé de travailler sur mes propres textes.

J’avais envie de faire découvrir une partie de mon écriture plus ancienne à la troupe avec laquelle je travaillais depuis 5 ans.

J’ai choisi des fragments de 3 pièces : Cercles/Fictions, Cet Enfant et La Réunification des deux Corées.

J’ai décidé de nommer ce spectacle Amours (1) car dans toutes ces scènes, il est question, en filigrane, de ce sentiment, que ce soit en creux ou de façon explicite.

C’est dans ce contexte-là, qu’Amours (1) est né en 2019.

En 2020 puis début 2021, deux des détenus ayant participé à ce travail ont été libérés et j’ai eu envie de faire revivre ce spectacle à l’extérieur en reproduisant les mêmes conditions de travail et de mise en scène.

J’ai invité les 3 comédiennes qui avaient participé à la création en 2019 (Roxane Isnard, Élise Douyère et Agnès Berthon).

J’ai invité un 3ème comédien formé dans une autre prison et libéré lui aussi depuis peu.

J’ai gardé les textes que l’on avait choisis dans la première version. J’en ai rajouté quelques-uns.

Ce spectacle reprend aujourd’hui les contraintes qui nous avaient été imposées en prison : pas de décor, pas de costumes, un lieu non scénique, une jauge de spectateurs réduite.

Ainsi va naître Amours (2).

(À noter que le travail en prison à la Maison Centrale d’Arles continue. Nous avons été empêchés par les confinements successifs mais les ateliers ont repris depuis septembre 2021 et nous essayons d’aboutir un nouveau projet d’ici peu).

Joël Pommerat –  le 30/11/2021