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9 MM

+ d'infos sur le texte de Lionel Spycher
mise en scène Stéphanie Loïk

: Propos de l'auteur

La vie


Partout, on pense toujours à monter le plus haut possible. De plus en plus haut, c'est notre vie. Très haut, on se rend compte... ou alors,... non,... on ne s'est rendu compte de rien... et on a tout oublié, oublié comment on était en bas, ce qu'on a aimé, ce qu'on a pensé avant, comment s'appelaient nos amis alors qu'on était en bas, nos parents même, la vie on l'a oubliée en montant.
Mais quand même... quand on peut, on doit se sentir bien, car on voulait y être depuis longtemps, et on y est enfin : haut.


Et si, alors, plus haut, plus haut que tout, que tout ce qu'on s'imagine être haut ici, une voix se mettait à parler pour diriger elle-même cette vie qu'on avait su par nous-même contraindre à nous aimer. Si cette voix avait alors le pouvoir de tout changer, de nous faire redescendre de tout là-haut même, nous rabaisser très bas, encore plus bas qu'on était avant, sous terre même. Alors ? Alors quoi ? On l'appellerait comment cette voix ? La Voix ? Une voie, la malchance, le destin, les fantômes de nos ancêtres, ceux de nos enfants, le fantôme de nos morts qui nous inventeraient du remords et des regrets ?
Comment on l'appellerait alors, cette voix ? "C'est la vie !", une erreur de calcul, un drame... le Diable... et pourquoi pas Dieu tant qu'on y est ?



Un Western spaghetti


9 mm est un western. En tout cas, c’est ce que je voudrais que ce soit. Un " Western spaghetti " avec son cynisme à la limite de l’absurde, son humour noir où tout le monde est pathologiquement mauvais et donc humain.
Pendant l’écriture, j’ai souvent pensé au film " Le Bon, la Brute et le Truand " et plus particulièrement à la scène finale qui se déroule dans le cimetière de " Sad Hill " où est soit disant enterré un butin. Les trois hommes se regardent, leurs regards sont intenses, ils s’épient, se testent et finalement le Bon énonce cette règle en tendant une pelle à un autre :


" Dans la vie, il y a deux sortes de personnes, celles qui ont un pistolet chargé et celles qui creusent. "


Comme dans ce film où le Bon n’est pas meilleur que la Brute ou le Truand, j’espère qu’aucun des personnages de " 9 mm " ne soit meilleur ou plus mauvais qu’un autre. J’espère qu’ils soient tous aussi bon que mauvais, qu’aucun ne soit noir ou blanc mais qu’ils soient tous gris avec chacun une douce folie qui les mènera ensemble sur l’impitoyable chemin de la Tragédie.

Lionel Spycher

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