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20H50, le film c'est vous


: Note d'intention

« Dire une chose : Vivre est un art magique.
Témoigner de cela: nos vies minuscules, impalpables, secrètes, nos vies minuscules, vénérables et absurdes.
S’avancer et dire cette fragilité de l’identité qui se compose face aux bouleversements du monde, face à la peur du monde, face à sa peine, sa gigantesque et incommensurable peine.


Comment guérir? Quel onguent? Quelle formule?
Comment de l’incohérence de nos vies, de nos envies, de nos mémoires, de nos doutes et de nos assurances notre parole tente, par-delàles décombres du siècle, de restituer de la cohérence, avec détermination, avec acharnement. Notre parole s’avance à tâtons, prononce des fragments, des éclats de vies faisant surgir des identités que l’on trop voudrait trop souvent réduire à des vides, à des non-sens, à des stéréotypes savamment conçus et instrumentalisés. Or, nos vies sont celles des hommes anonymes, nos vies se révèlent porter en elles un fabuleux pouvoir de contestation. Cette volonté tenace, toujours, de se composer soi-même, de s’inventer, de se vouloir pleines, intenses, tourmentées ou inquiètes, sombres ou éclatantes, jamais définissables, jamais reconnaissables, libres et en cela infiniment précieuses.
Nos vies petites, silencieuses et infimes se fortifient loin des grands héroïsmes, des figures illustres, des drapeaux exemplaires.
Nos vies ne sont pas isolées comme on voudrait nous le faire croire, et les héroïsmes du quotidien valent parfois plus sûrement et plus durablement que les personnages des hauts faits.


Qui suis-je? Qui sommes-nous?
Nous sommes tous.
Nous sommes un seul grand cœur unanime qui raconte, inlassablement, la fable de nos errances les plus intimes, de nos rêves, cette beauté-là, si petite et si grande, prouvant combien chacun est porteur du monde et combien notre monde est celui de l’imaginaire bien davantage que celui du seul réel.
Répétons-nous, comme une promesse faite à nous-même, racontons-nous avec entêtement, contre toutes les démagogies consensuelles, le mercantilisme débilitant, la fascination du pire, et tout ce qui clame encore et puis encore l’éternelle et terrible dégradation du monde, répétons-nous comme dernier antidote combien vivre est un art magique. »

Kevin Keiss

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