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Thierry Metz

France – 1956 - 1997

Présentation

Thierry Metz a décidé de quitter ce monde le 16 avril 1997, épuisé de ne pouvoir résister aux cauchemars qui l’accablaient depuis un drame familial survenu en 1988.
Né en 1956, à Paris, il s’installe à vingt-et-un ans avec sa femme Françoise dans une maison près d’Agen ; il exerce des travaux de manoeuvre sur les chantiers pour gagner sa vie. C’est le soir et entre ses périodes de chantier qu’il se livre à l’écriture. Autre chantier que celui des mots, avec lesquels il construit un univers lumineux de simplicité et de justesse. Thierry Metz reste l’auteur de peu de livres, mais essentiels. De «Dolmen» (Cahiers Froissart, 1989) à «Terre» (Opales/Pleine Page, 1997), tout juste neuf livres, tous nés de la nécessité de s’inscrire dans l’attachement et l’arrachement à la vie, de s’inscrire dans les tracés fragiles de gestes simples : ceux du maçon et du manoeuvre, ceux de l’ouvrier agricole, ceux d’agent dans une bibliothèque (à ranger, à classer des livres) et ceux qui traversent tous les précédents et les reprennent, les gestes de l’écrivain. «Se pencher pour écrire, pour retenir, peut-être, ce qui était plus penché que lui.» Thierry Metz n’affichait pas outrageusement la vie en écartant, en isolant l’autre, il la laissait à l’intérieur, attentive, silencieuse, extrêmement. «Croire être du clan, branché et au courant de tout. Connaissant tout le monde littéraire» ne furent jamais ses préoccupations premières. Il portait les mots hors les modes d’écrire et de vivre, il les portait en silence, et à l’instant de dire pesait chaque mot en portant un regard à l’autre. Il parlait souvent de mains et de visages et de «Marcher, toujours. Sans s’éloigner». Vers la fin de sa vie, Thierry Metz écrivit dans le resserrement de soi, retenant la vie élémentaire, les demeures de terres, à peine quelques objets lui suffirent : «un va-et-vient de petites choses» , «le blanc enfoui de la page pour enfouir la lumière», un livre de Roberto Juarroz, quelques feuillets, quelques brouillons, «ce papier et quelques cigarettes pour ouvrir l’oeil», un air de guitare, du café, du pain, «du langage manqué», «aucun baiser le soir».
Thierry Metz y rassemble ce qu’il a à dire en quelques poignées de main, en quelques limites de regards.

Bibliographie :
«Sur la table inventée» (Jacques Brémond, prix Voronca 1989)
«Dolmen, La demeure phréatique» (Cahiers Froissard, prix Froissard 1989)
«Le journal d’un manoeuvre» (Gallimard, l’Arpenteur, 1990)
«Entre l’eau et la feuille» (Arfuyen, 1991)
«Lettres à la bien aimée» (Gallimard, l’Arpenteur, 1995)
«Dans les branches» (Opales, 1995)
«Le drap déplié» (L’Arrière Pays, 1995)
«De l’un à l’autre» (Jacques Brémond, 1996)
«L’homme qui penche» (Opales, 1997)
«Terre» (Opales / Pleine Page, 1997)
«Dialogue avec Suso» (Opales / Pleine Page, 1999)
«Tout ce pourquoi est de sel» (paru au printemps 2008, avec des peintures de Marc Feld)

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