On en a tous vu au moins une mise en scène, une adaptation… Mais ce n’est pas ici une centième adaptation de la pièce de Tchekhov....

Quand je pense qu'on va vieillir ensemble fait dans la démesure, l'insolence et le mépris, harmonisant les vices avec une bravoure névralgique ; c'est le spectacle avant tout d'une souffrance exprimée dans l'horreur et la frustration, un récit de nos vies brisées auxquelles nous croyons toujours parce que nous ne pouvons pas faire autrement pour continuer à exister et exercer dans nos sociétés comme si le progrès existait......

Avec la foire aux gredins qui accueille le public à son entrée dans la salle, les parents qui sont venus sans leur progéniture doivent se féliciter d’avoir laissé la garde des rejetons à papi Fernand. Et c’est peu dire que papa-maman seront soulagés à cette idée car la plupart des scènes qui suivent célèbrent un plaisir de jeu principalement articulé autour de la transgression des normes costard-cravate....

Voici plusieurs années que le collectif Chien de Navarre que dirige Jean-Christophe Meurisse épate la galerie. Ses spectacle restent le plus souvent joué peu de temps dans une salle. Averti du succès que rencontre la troupe Le théâtre des Bouffes du nord a accueilli sa dernière création...

On se croirait aux jeux du cirque : quand on entre dans la salle des Bouffes du Nord à Paris, on est accueilli par une bande-son d'enfer - roulements de tambours, trompettes de Maurice Jarre qui annoncent les spectacles au Festival d'Avignon, "hourras !" tonitruants. Deux braseros flambent, un pneu et des palettes de bois traînent sur le sol. Vêtus de tenues déglinguées,...

La Compagnie Les Chiens de Navarre investissent les Bouffes du Nord avec un nouveau spectacle déjanté et trash, "Quand je pense qu'on va vieillir ensemble". Avant d'être un "animal raisonnable", tel que l'exprimait Aristote, l'homme est une réserve d'énergie, un animal qui agit....

Les spectateurs n’entrent pas tant dans un théâtre que dans une véritable arène à la musique tonitruante et au milieu de laquelle un groupe de comédiens monstrueux et sanguinolents jouent à la pétanque. Cela dure le temps que tout le monde s’installe. Très longtemps. Immédiatement, on se dit que ces gens peuvent tout oser, et les spectateurs semblent en avoir envie. Et effectivement, ils vont tout oser....

La dernière création des Chiens de Navarre, Quand je pense qu’on va vieillir ensemble, est un ensemble de saynètes composite à la Joël Pommerat, en moins écrit, moins réaliste et moins net du point de vue esthétique. Des situations types de la vie quotidienne sont explorées, entrecoupées par des passages au noir, dont le thème dominant est le déguisement du mal-être et des détresses individuelles par des codes sociaux qui conforment à la norme....

Dans la jeune (mais déjà vieille) mouvance du travail en collectif, Les Chiens de Navarre sont depuis leurs débuts une lumineuse exception. Irrévérencieux, allant au bout du délire avec franchise et intégrité, le collectif allie avec génie la très hype esthétique du chaos et la nettement moins convoitée parole politique, secoue la sempiternelle pulvérisation des codes de la représentation, remet à l’honneur le « bas » et la joie carnavalesque, et...

Quand on entre dans la salle, ils sont déjà là, ils n’allaient pas nous attendre pour commencer leur cirque. La compagnie Les Chiens de Navarre a l’habitude de prendre le spectateur à revers.Les chemins de la connivenceSoit de le considérer comme un intrus, un voyeur, un invité que l’on n’attendait pas, voire un bouc émissaire, soit de surjouer sa venue (dans leur précédent spectacle « Nous avons les machines », les acteurs avaient en mains la l...