De retour au Maillon, le metteur en scène Jean-Yves Ruf crée Les Fils prodigues un diptyque qui montre la violence entre père et fils. Les textes de Conrad et O'Neill creusent l'échec de la transmission, les obsessions folles et l'impossible consolation au sein des familles....

Article complet et documenté, après un suivi de création au Maillon où fut créé le spectacle et plusieurs entretiens avec Jean-Yves Ruf....

Le spectacle réussit à reconnecter pour un court instant, les êtres humains divers et divisés que nous sommes......

Après un point sémantique sur la rubrique des faits divers qui peuplent tous les journaux - plus trivialement appelée rubrique des chiens écrasés - la scène des Hommes en devenir se dévoile entre un sol labouré d'entailles, comme un viel arbre souffrant et un chien écrasé, sanglant, échoué. Le décor de la douleur est planté. Puis s'avance un homme en short, baskets et chemise un brin crasseuse.

En adaptant pour la scène Des hommes en devenir de Bruce Machart, Emmanuel Meirieu échappe à l'excès de pathos grâce.....

Sur scène, cinq hommes se succèdent, pour raconter leur destin chahuté par les accidents de la vie, la souffrance du manque, l'absence de Dieu... Ray, auteur pour le « Reader's Digest ", jeté dehors par sa compagne, souffre de n'avoir rien à perdre; Tom, directeur d'une scierie, a vu sa famille se disloquer après le décès d'un fils; Mané, le muet, ne se remet pas de

En mettant en scène avec Des hommes en devenir quelques textes particulièrement noirs de Bruce Machart, Emmanuel Meirieu place le spectateur face à sa propre existence, et à celle des autres, sur fond de désespoir....

Emmanuel MEmmanuel Meirieu adapte et met en scène le roman de Bruce Machart et offre, avec l’équipe artistique et les comédiens de cet exceptionnel spectacle, une époustouflante analyse de la condition humaine.

On se souvient de la création, en 2013, de Mon Traitre adaptée de Sorj Chalandon, travail faisant lui-même suite à une longue série d’adaptations de romans au théâtre. Avec « Des Hommes en devenir », une nouvelle fois, Emmanuel Meirieu utilise la scène pour raconter l’expérience littéraire. Ici, une sorte d’espoir naissant de la pourriture même de la vie, comme une belle fleur sortant d’un tas de fumier. Choquant mais magistral.

Ça commence comme un conte cruel, égrené par une voix off enfantine : il était une fois une princesse dont le château s’écroulait un peu plus, chaque fois qu’elle accouchait, et qui meurt écrasée par une pierre, et ses enfants, eux, sont devenus des corbeaux… Sous ces sinistres auspices et une pluie battante, dans un cimet...