Ahmed Belbachir par lui-même

Aussi loin que Mnémosyne me transporte, c’est à l’âge de dix ans, en lisant le monologue de l’Avare, que je fus saisi d’un désir irrépressible et envoûtant de jouer et d’écrire du théâtre. Depuis ma sortie du Conservatoire d’Art Dramatique de Lyon en 1981, je n’ai pas arrêté d’enchaîner les rôles. D’abord avec Carlo Boso, issu du Piccolo Teatro de Milan, qui me transmet l’évidence, la limpidité du jeu. Puis j’embarque avec Jacques Weber pour Spartacus. Le voyage continue avec Manfred Karge et Matthias Langhoff avec qui je vis six années de compagnonnage. Sous leur direction, je joue à l’Odéon dans Le Prince de Hombourg et interprète Edmond dans le Roi Lear, créé au TNS. Je me confronte à d’immenses comédiens, Philippe Clévenot, Serge Merlin, Gérard Desarthe, François Chattot ou encore Denis Lavant. J’ai joué plusieurs fois au festival in d’Avignon et plus tard à Nanterre avec Pascal Rambert dans John and Mary. Au Théâtre de Chaillot, j’ai interprété Banquo dans le Macbeth de Katarina Thalbach. J’ai été aussi Baudelaire, Pasternak, Rousseau. J’ai incarné Sigismond au Théâtre des Ateliers à Lyon dans La Vie est un Songe de Calderon, le Prince du Maroc dans Le Marchand de Venise avec Philippe Mentha. Shakespeare est l’auteur que j’ai le plus joué. Récemment, on me voit dans Les Juifs de Gotthold Ephraïm Lessing, mis en scène par Hervé Loichemol au Châtelard de Ferney-Voltaire, puis à la Comédie de Genève et au Théâtre de Vidy.

Après le théâtre, le cinéma et la télé, sonne l’heure de l’initiation à l’écriture et mes débuts de metteur en scène. Je suis Armando LLamas, l’ami et le maître, dans toute l’Europe pendant quatre ans pour écrire Tête de Turc, mis en scène après six années de travail. L’écriture continue avec l’adaptation de Casimir d’après le journal de malade de Casimir Formaz, co-mis en scène avec Monica Budde. Pour Yves Baudin, j’écris À dos d’éléphant et ensemble Malinche Circus, un rêve mexicain, qui sont mis en scène au Théâtre de la Poudrière à Neuchâtel. Je co-écris Artemisia avec Denis Rabaglia, que Robert Bouvier dirige au Théâtre des Roseaux de Neuchâtel. J’écris pour Michel Grobéty Les Chibanis et Mer 31. Le Silence de Katie est ma dernière pièce.